Six personnages sur un sentier qui traverse une prairie… la cour verte portait bien son nom en ce temps-là ! Quelle époque, au fait ? Entre 1905 et 1930.
Pourquoi ? Au verso, la carte postale est divisée en deux : une moitié, à gauche, pour le texte ; l’autre moitié, à droite, pour l’adresse du destinataire. Cette façon de faire a été adoptée après 1905. D’autre part, la cour verte a été pavée entre les deux guerres. Et il semble que les buis, qui ornent encore aujourd’hui la cour verte, ne figurent pas sur cette carte. Or, ils ont été plantés en 1930.
Voyez la scène de plus près. Six personnages, symétriquement répartis en deux groupes de trois, penchent un peu la tête, studieusement, sur une lecture. À gauche, un abbé (peut-être l’abbé Motus ?) et deux jeunes élèves. À droite, trois élèves plus grands. Approchez-vous, ou plutôt, agrandissez la photo. Vous distinguerez les parterres et les arbustes, vous distinguerez aussi une sorte de « floche » noire, qui semble attachée à la soutane de l’abbé : c’est le nœud de sa ceinture.
Les lucarnes du bâtiment Dufresne n’ont pas encore été agrandies. Elles le seront pour l’aménagement des chambres des philosophes (vers 1947).
En 1946-47, les philosophes avaient cours à l’emplacement actuel du deuxième réfectoire, dans deux locaux dont la séparation reste aujourd’hui marquée par une marche. Les philosophes dormaient au dortoir Saint-Thomas, patron des philosophes (aujourd’hui la salle de gymnastique).