Archives de catégorie : Documents écrits

Document 12 : Carnet d’excursion (1962)

Le document ci-dessous est intitulé « Excursion 1962. Aachen – Eifel ». Ses dimensions : 21 x 14 cm. Nombre de pages : 16. Il s’agit du carnet qui était distribué à tous les élèves le jour de l’excursion. Ils découvraient ainsi l’itinéraire du voyage et apprenaient tout ce qu’il fallait (histoire, paysage, géographie, etc.) sur les régions qu’ils traversaient.

Qui en est l’auteur ? L’abbé Joseph Leboutte, surveillant au Séminaire de 1932 à 1940, préfet de 1940 à 1947, professeur (de néerlandais et de géographie) de 1947 à 1973. Un sacré bail et un personnage hors du commun, dont beaucoup d’anciens se souviennent ! Ici il nous dévoile un trait (c’est le cas de le dire) peu connu de lui-même : son goût pour la caricature.

 

carnet d'excursion 1962 (1)

En page 1, vu de derrière (c’est aussi le cas de le dire…), un ouvrier occupé à mettre une couche de tarmac à l’entrée de l’école. « Les mauvais pavés de Floreffe eux aussi ont reçu une bonne couche de tarmac. »

carnet d'excursion 1962 (2)

En page 7, nous sommes maintenant à Aix-la-Chapelle, dont l’histoire est liée à celle de Charlemagne. L’abbé Leboutte fait de l’empereur un portrait d’homme émacié, amaigri par les nombreuses diètes. Lisez le commentaire écrit au-dessus et vous apprendrez que « De nombreuses diètes se tinrent dans cette ville ainsi que des conciles régionaux. » La « diète » est une assemblée politique (en Allemagne, Suède, Pologne, Suisse, Hongrie). Il était tentant pour notre caricaturiste amateur de jeux de mots d’utiliser le mot « diète » dans son autre sens…

 

Voyez également la séance cinéma 12 qui traite du même sujet (les excursions).

Document 11: Prospectus 1824

(11) prospectus 1824 (1) (11) prospectus 1824 (2)

Cette présentation des études et du prix de la pension au Séminaire est imprimée sur une feuille recto-verso, de format 20 x 24 cm. Le document date de 1824.

Il porte le titre de « Petit Séminaire épiscopal de Namur, à Floreffe, présidé par Mr le Chanoine Bellefroid, de Liége ». Celui-ci dirigeait le Petit Séminaire de Namur depuis 1813. En 1819, l’évêque de Namur le chargea de transférer le Petit Séminaire à Floreffe, dans les bâtiments de l’abbaye. Il n’est donc pas étonnant de lire encore en 1824 la mention « Petit Séminaire de Namur, à Floreffe ».

En fait, le transfert n’a été réalisé que bien avant dans l’année 1819 puisque la rentrée n’a eu lieu que le 5 novembre 1819. Le premier fascicule de « Distribution Solennelle des Prix » qui a eu lieu à Floreffe date de la fin de l’année scolaire 1819-1820 – le 31 août exactement. La rentrée eut lieu le 18 octobre 1820.

Le prospectus présenté ici n’est donc pas le premier, qui date de décembre 1819.

Donc, l’année 1818-19 se déroula à Namur.
L’année 1819-20 se déroula à Floreffe. Rentrée le 5 novembre 1819, vacances le 31 août 1820.
Idem pour les années suivantes :
1820-21, rentrée le 18 octobre 1820, vacances le 29 août 1821,
1823-24, rentrée le 21 octobre 1823, vacances le 31 août 1824.
La vie à Floreffe semblait s’organiser et suivre pour longtemps un rythme tranquille et immuable. Mais dans une lettre du 21 septembre 1825, le chanoine Bellefroid annonça la fermeture du Séminaire par ordre du gouvernement hollandais, conformément à l’arrêté du 14 juin 1825.
Floreffe rouvrira ses portes en octobre 1830.

Document 10 : Les Revenants (1880)

Le 13 octobre 1880 eut lieu la fête jubilaire du Petit Séminaire de Floreffe : 1830-1880, il y a 50 ans que l’école rouvrait ses portes, fermées par le régime hollandais.

Plusieurs personnes proposèrent de fonder une Association des anciens étudiants de Floreffe, parmi lesquelles M. de Dorlodot. Pour la circonstance, il écrivit un texte charmant, qu’il lut au milieu des applaudissements de la salle. Beaucoup d’anciens élèves s’étaient déplacés pour assister à ce banquet fondateur de leur Association.

(Voir le 1er bulletin des anciens, 1880, p. 36-37-38)

Les revenantsLes revenants

Document 9 : Vacances (2) … ou “Recommandations pour le jour de l’an”

Pour le contexte, reportez-vous au document 8.

Le Supérieur de l’époque (1931-32, …), le chanoine Kaisin, continue la codification très précise de la conduite à avoir pendant les vacances, surtout au nouvel an. Édifiant.

(9) vacances (2) - copie

Transcription (de certains passages)
6. Visites: courtes, peuvent être plus fréquentes.
a. de vacances:

  1. Votre famille.
  2. M. le Curé et M. le Vicaire, pour vous mettre à leur disposition.
  3. Votre ancien instituteur.
  4. personnes qui s’intéressent à vos études.

b. de nouvel an – Les mêmes.

  1. M. le Curé et M. le Vicaire, pas à la sacristie ou sur le chemin, chez eux.
  2. la veille mieux que le jour même.
  3. quelques minutes. Beaucoup ne peuvent pas se retirer à temps, collent à leur chaise.
  4. Saluer la personne qui vous ouvre. Correctement, même si vous êtes un habitué de la maison.
    – le Curé est-il chez lui ?

 – Voulez-vous lui demander s’il peut me recevoir ?

    – Bonjour, M. le C. Comment allez-vous ? (… il se porte)
    – Vos résultats – Comment s’est passé le trimestre – Le bonjour respectueux de vos maîtres – Tout ce qui peut l’intéresser.

À la fin, non pas : voilà ! allez ! ou allons !
= « Je me retirerai, M. le C., si vous me le permettez… »
= ou sans conclusion, vous vous levez en continuant la conversation – à moins que M. le C. n’insiste. Dans ce cas, demandez-lui s’il ne préfère pas que vous reveniez à un autre moment et quand ?
Si l’on sonne pendant que vous êtes là, offrez de vous retirer pour permettre à M. le C. de recevoir l’autre visiteur.

NB
Ailleurs qu’au presbytère, défiez-vous des jours pareils, si l’on vous offre quelque chose. Restez toujours en deçà de ce que vous pourriez peut-être supporter. Mieux vaut rester loin en deçà que d’aller si peu que ce soit au-delà.

Document 8 : Vacances

Le document précédent (7) était un « Certificat des vacances », que chaque élève devait faire remplir à la fin du congé par le curé de sa paroisse. Celui-ci y notait ses observations, concernant la conduite de l’élève pendant les vacances, le nombre de fois qu’il s’était approché des Sacrements, le nombre de fois qu’il lui avait fait visite.

Le document ci-dessous est de la même trempe. Il est tiré d’un cahier de « Savoir-Vivre. Cours à faire aux élèves de la grande étude. 1931-32. » Le cahier est de couleur rose foncé. Il a 22 pages. Ses dimensions : 17 x 21 cm. Sur les 22 pages, 4 ont trait aux vacances, plus précisément à la conduite à avoir – ou à ne pas avoir.

L’écriture est celle du chanoine Pol Kaisin, supérieur de 1930 à 1948. Il lisait ces recommandations aux grands élèves (c’est-à-dire ceux de 4ème, 3ème, poésie et rhétorique), à l’étude. L’étude des grands était la seconde par rapport à la grande porte d’entrée de l’école, elle communiquait avec le « Paradis ».

Comme le texte manuscrit n’est pas toujours facile à lire, vu les ratures, les ajouts et les abréviations, nous l’avons fait suivre de sa transcription en caractères imprimés. Les anciens qui ont encore connu le chanoine Kaisin reconnaîtront son esprit pointilleux, épris des moindres détails. Les autres aussi, d’ailleurs…

(8) vacances (1) - copie

Transcription

  1. Le départ 1. Digne et calme. 2. Sans cris et sans tapage. 3. Attendre d’être à la station pour vous mettre à fumer. Vous modérer en cela si tôt – ne pas vous jeter sur cette petite satisfaction comme la misère sur le monde – quasi canes a catena soluti (« comme des chiens libérés de leur chaîne ») – comme si c’était là tout votre idéal et le bonheur suprême.
  2. Vous rendre service les uns aux autres. Honore invicem praevenientes (« devançant l’autre par quelque marque de respect »).
    Vous soucier du maître qui vous accompagne. Je ne parle pas de lui obéir mais de l’entourer de vos prévenances.
  1. Dans le train. À l’embarquement, ni cris, ni bousculades, ni brusqueries. On a les yeux fixés sur vous et l’on vous juge. Des ouvriers bien élevés ont parfois jugé très défavorablement les élèves du Séminaire. Spectaculum facti sumus mundo et angelis (« Nous sommes devenus un spectacle pour le monde et pour les anges »).
    Ne pas prendre exemple sur les soldats qui parfois sont, en chemin de fer, fort désinvoltes et mal polis.
    = Conception ( ?) à signaler = Comme un jeune homme se pose autrement ainsi.
    = Ne pas enfumer les autres voyageurs et ne les incommoder en rien.
    Au besoin, offrir votre place à des personnes plus âgées ou aux dames. Toutes n’en ont pas déjà. Leur apprendre le respect qu’elles … (doivent avoir ?)
    = Ne pas élever la voix et vous chamailler comme on ne ferait pas à la cour ou sur une place publique.
  1. En famille : 1. Faire votre joie de celle des autres. Vous renoncer pour ceux qui toute l’année se renoncent pour vous.
    2. Grande reconnaissance témoignée à vos parents, à vos frères et sœurs pour toutes les petites attentions dont vous serez l’objet de leur part. Les entourer aussi de vos attentions.
    3. Ni caprices, ni manières d’enfants gâtés.

    NB : Le chanoine Kaisin écrit au milieu de la page, à gauche, la traduction libre de quasi canes a catena soluti : « comme des jeunes sauvages » ou « de jeunes débraillés » ou « de petits ( ?) apaches ».

    … et en bas de la page, à gauche, il écrit « à la maison comme en public honore invicem praevenientes »

Document 7 : Certificat des vacances (18..)

Dans l’ « ancien temps » – on pourrait presque dire l’ « Ancien Régime » –, on ne badinait pas avec le règlement, très contraignant. Les éducateurs se consacraient à former les esprits, les cœurs, les âmes, du matin au soir, les jours de la semaine et le dimanche. Et quand les élèves se trouvaient dans leur famille, pendant les vacances (Noël, Pâques, grandes vacances), ne pensez pas qu’ils étaient quittes de toute obligation envers le Séminaire !

Chaque élève recevait un « Certificat des vacances », qu’il devait remettre au curé de son village ou de sa ville à la fin du congé (Voir pièce ci-dessous). Le certificat était rempli par le curé et était renvoyé au supérieur du Séminaire, qui contrôlait ainsi l’attitude de ses ouailles pendant les rares moments passés en dehors de l’école.

Le certificat date des années 18… mais cette façon de faire a été employée très longtemps encore, jusqu’aux années 1940-1950.

Nous joignons à ce document la carte de visite du chanoine Robeaux, supérieur au Séminaire de 1900 à 1910. Il y a écrit de sa main une note pour le curé de Floreffe, où il est question non plus de la conduite de l’élève pendant les vacances mais de la pratique religieuse de sa famille. Ici aussi, vous verrez combien la religion imprégnait la société de ce temps.

(7) certificat des vacances (1)

(7) certificat des vacances (2)

Document 6 : Une rixe électorale (octobre 1911)

Le document ci-dessous est long mais exceptionnel. Nous vous le proposons tel que nous l’avons trouvé dans les archives de notre école : un feuillet de 4 pages de grand format (21 x 35 cm), dont 3 sont écrites à la main, sans nom d’auteur, sans explication.

Il est bien écrit, c’est-à-dire très lisiblement, avec précision et verve. Voyez comme l’opération de déchargement d’un bateau est minutieusement notée. Appréciez la description des personnages et des scènes, la progression du récit jusqu’à la conclusion finale, inattendue et cocasse.

Le texte décrit une rixe électorale à Floreffe en 1911 entre des étudiants du Séminaire et des supporters du parti libéral. Les premiers ont pris bien sûr fait et cause pour les catholiques et leur tête de liste, Oscar Kaisin, vainqueur des élections ; les libéraux, eux, sont groupés ici autour d’Hubert Biernaux. La pharmacie Kaisin se trouvait dans la rue Renard, où se trouve aujourd’hui la pharmacie Laime, au débouché de la rue du Vieux-Moulin. Les établissements Biernaux, au pied du Séminaire, en bordure de Sambre, viennent d’être démolis en 2014. Les Biernaux sont une vieille famille de bateliers.

Par qui a été écrit ce texte ? Certainement par quelqu’un de très bien documenté, très probablement un des surveillants du groupe d’élèves ou un professeur qui a recueilli les témoignages des participants.

Quand ? Il a sûrement été composé juste après le déroulement de cette scène rocambolesque, les détails en sont rendus avec trop de précisions. Mais comment expliquer, au début du récit, l’allusion au chanoine Pol Kaisin, qui a été supérieur – et chanoine, par la même occasion – de 1930 à 1948 ? Peut-être parce que le texte a été recopié plus tard et que cette note a été ajoutée pour établir tout naturellement le lien entre le supérieur du Séminaire et son père, un des acteurs principaux de l’histoire ici contée.

Quoi qu’il en soit, ce texte, à notre connaissance, n’a jamais été publié. Bonne lecture !

(6)COP_ rixe électorale octobre 1911 (1)

 

(6)COP_ rixe électorale octobre 1911 (2) - copie

(6)COP_ rixe électorale octobre 1911 (3) - copie

Document 5 : Fêtes de gymnastique 1959 et 1961

Depuis 1957 jusqu’au début des années 1970 (1971 ?) fut organisée au Séminaire une « fête de gymnastique ». Michel Delire, le professeur d’éducation physique, en fut l’organisateur et la cheville ouvrière.

Les parents étaient conviés à cette activité extraordinaire, qui avait lieu environ tous les deux ans. Ils recevaient une invitation, reprenant le programme.

Nous en avons conservé deux, l’un de 1959, l’autre de 1961. Ce sont deux feuillets pliés en deux (donc de 4 pages), de dimensions réduites (24 x 15,5 cm pour celui de 1959 ; 30 x 11 cm pour celui de 1961). La disposition est la même pour les deux.

En page 1, la présentation.
En page 4, l’annonce d’un prochain spectacle de théâtre. À la Salle des Fêtes (« Le Roman de Renart ») ou en plein air (« La tentation de saint Antoine »). Le réalisateur était l’abbé Detienne, les acteurs ses élèves de 4ème. Grands succès, grands souvenirs…
En page 2, une information, une citation.
En page 3, le programme proprement dit.

Si vous voulez voir la fête de gymnastique de 1961, cliquez sur la séquence cinéma 5 et sur la photo 9.

(5) fêtes de gymnastique (1) - copie

(5) fêtes de gymnastique (2) - copie

 

 

(5) fêtes de gymnastique (3)(5) fêtes de gymnastique (4)

 

 

 

 

 

 

 

Document 4 : Blague de professeurs

IL Y A SOIXANTE ANS…

Ce faire-part était conforme dans son apparence à tous les faire-part de décès de l’époque. La grande feuille à bordure noire se repliait pour former enveloppe. La typographie n’avait rien d’insolite. Le document a sûrement été réalisé par l’imprimeur Dache à Floreffe.

Mais c’est un faux faire-part, (il ne donne pas la date du décès). En dehors du réfectoire des professeurs où il a été affiché, il n’est parvenu qu’à quelques amis de longue date.

Les auteurs
 : comme bien des manuels scolaires de l’époque, une réunion de professeurs. Ses collègues. Peut-être Jean Van de Cauter, André Henin, Jacques Detienne…

Ludovic DEL FOSSE et de WALHAIN, c’est l’abbé Louis Delfosse qui a encore vécu de longues années après le voyage unique qu’il avait fait au Maroc en 1955. Sa famille originaire de Walhain y avait possédé des terres.

Ecuyer (4 C.V.) Les 4 C.V. portaient alors sur un bandeau tricolore : Cette voiture a procuré X heures de travail à un ouvrier belge et à sa famille. Les professeurs commençaient à passer du vélomoteur à la voiture.

Les ESCAPHANDRES. Un groupe d’anciens scouts salzinnois qui se réunissaient chez l’abbé pour jouer aux cartes, au chasse-cœur. Ils commençaient par écouter La Marche des Escaphandres, un disque de Bac et Laverne. (Orthographe incertaine, ces humoristes alors populaires ont disparu des dictionnaires.)

Protecteur de La CITE. Ce quotidien a commencé à paraître au début des années cinquante. Il était proche du Mouvement Ouvrier Chrétien. Je sais que l’abbé Pigneur et l’abbé Delfosse s’y sont abonnés. Parmi les élèves, je l’ai entendu qualifié de « encore pire que Le Peuple ». La Libre Belgique était alors majoritaire.

Titulaires de la chaire de SYNTAXE. La classe dite alors Troisième s’était appelée anciennement syntaxe, elle précédait la poésie et la rhétorique.

Vicaire de SAINT FREDEGAND. Il était et il est resté longtemps vicaire dominical de la paroisse de ce nom à Moustier-sur-Sambre.

LE COURS DES DROLES. Parmi les prêtres qui ont été ordonnés à Namur en même temps que l’abbé Delfosse il y avait des personnalités marquées, atypiques. Ils ont été qualifiés de « cours des drôles » et certains le revendiquaient parfois avec humour. Jean Van de Cauter avait été leur condisciple. Ils furent cinq à Floreffe avec Louis Delfosse, Hector Pigneur, Fernand Poskin et plus tard Victor Jacques.

Le BAR…out, allusion à un ancien surnom de l’abbé.

RAS TA FARI, le Ras, chef éthiopien, surnom donné à l’abbé au temps de la guerre de Mussolini en Abyssinie. Celui des surnoms qui a survécu est de trois lettres avec un a au centre. Mystère des surnoms. Pour ses élèves l’abbé Delfosse était Paf. Surnom absent de ce faire-part.

blague de professeurs
 (Commentaire de l’abbé Lombet)

Document 3 : Billets de demande pour rencontrer des professeurs

Pendant l’étude du soir (environ de 17 h à 19 h), les élèves qui souhaitaient rencontrer tel ou tel professeur (ou le supérieur) rédigeaient sur une feuille de bloc-notes un billet invariablement libellé comme suit : « Je désire me rendre chez Monsieur ……. » J’ai pour ma part connu ce système pendant les années 1963-66, dans les salles d’étude dites des « petits » et des « moyens ». Au début de l’étude, on déposait un billet sur le coin du banc, le surveillant les ramassait et les redistribuait, y notant l’heure de départ de l’étude. Le professeur chez qui on se rendait notait, lui, l’heure de la fin de l’entretien.

Cette pause avait plusieurs avantages. Elle nous permettait de nous dégourdir les jambes, nous pouvions demander des explications pour une matière qui n’était pas très bien comprise ou simplement bavarder avec un professeur que l’on appréciait.

Voyez les trois premiers billets, ils datent des années 1930. Le quatrième est plus ancien, puisque l’abbé Pieltin, qui signe l’heure du départ, a été professeur de 1894 à 1929 et que l’abbé Marloye, qui a reçu l’élève, est resté au Séminaire de 1904 à 1911.

La photo qui suit les quatre billets a été prise par l’abbé Lombet au milieu des années 60. Il habitait le pavillon carré au bout du portique, au jardin suspendu. Aujourd’hui le bâtiment menace ruine, à l’époque c’était « un des séjours les plus agréables de la terre », pour reprendre les termes de son occupant. Bel instantané : l’élève, Philippe Douxfils, a encore sa main droite sur la clenche de la porte qu’il vient d’ouvrir et tient dans sa main gauche son « billet de sortie ». Il arbore un large sourire.

Ainsi voici rappelé avec quelques modestes documents un système de communication très simple et qui a duré au moins soixante ans, probablement plus. Il ne devait pas être si mauvais que cela…

billets de demande pour rencontrer des profs - copiebillets de demande... (2)

 

je désire me rendre... Philippe Dourpel 1960