Carte non écrite.
Le verso est coupé en deux et est réservé à l’adresse et au texte.
Elle est donc postérieure à 1905.
À propos d’ « un certain aspect champêtre » du Séminaire, l’abbé Henin écrivait en 1980 (lors du centenaire de l’Association des Anciens Elèves) :
« Il y a une vingtaine d’années, on voyait encore régulièrement le troupeau de vaches de la ferme traverser la cour d’honneur pour transhumer vers les alpages de la Vigne, laissant tout au long du chemin des traces incontestables de son passage. Je me souviens que, jeunes professeurs un peu prétentieux et bardés de certitudes, nous trouvions cela déplaisant et contraire à l’esprit d’accueil. Jusqu’au jour où un brave père de famille, venu du Nord et qui cherchait un établissement où son fiston pourrait séjourner et apprendre le français, passa par hasard par Floreffe. Il s’arrêta sous le porche qui était précisément garni, ce jour-là, de médaillons fleuris. Alors, cet homme sage baissa les yeux et leva la main en s’écriant : « Ça, c’est une maison ! », et il inscrivit son fils sur le champ, faisant taire par le fait même les caquets des jeunes professeurs distingués et un peu salonnards que nous risquions de devenir. »
L’événement Oui, on peut parler d’événement. Depuis 1898, le cloître de l’abbaye était recouvert d’une charpente métallique et d’une grande verrière. De tels types de construction étaient alors fréquents, l’ingénieur français Gustave Eiffel s’en était fait le spécialiste dans les années 1880. Que l’on pense à la tour Eiffel, élevée de 1887 à 1889.
Mais nous sommes en 1972. Le temps a passé et la « salle vitrée » – qui portait bien son nom – a perdu de sa superbe. Comme on peut le lire dans le Bulletin des Anciens de décembre 1973, « Au cours des dernières années, les plus jeunes ont pataugé dans l’eau qui se répandait jusque dans les couloirs de l’église, certains soirs d’orage. On avait beau procéder à de multiples réparations, rien à faire : après bientôt cent ans de bons et loyaux services, le vieux toit rendait l’âme. Il fallait, à nouveau, prendre une décision, moins audacieuse, sans doute, que la première : démolir et remplacer. »
Cette opération fut réalisée par les ouvriers du Séminaire et on ne sait s’il faut plus admirer leur audace ou déplorer l’inconscience de l’entreprise. On a rétrospectivement froid dans le dos quand on les voit évoluer à 10 ou 20 mètres du sol, sans harnais, sans crainte du danger pourtant très réel. Le rédacteur du Bulletin des Anciens pouvait bien écrire pudiquement : « Le personnel du Séminaire, sous la direction de M. Robert Gillain, entreprit, non sans une certaine hardiesse qui fit frémir bien des spectateurs, le démontage des 32 tonnes de la charpente métallique. » On reconnaît même un élève en train de casser les vitres, tout en haut de la verrière ! Je ne sais pas ce que penserait Philippe Rochus, « Monsieur-Sécurité » de l’école aujourd’hui (en 2015), en voyant ces exercices de haute voltige et l’absence totale des conditions de sécurité…
Fallait-il détruire la célèbre verrière ? C’est ce qu’il est dit dans le Bulletin des Anciens, le toit laissait passer l’eau par les vitres cassées et les élèves devaient parfois patauger dans l’eau. Pourtant, en d’autres endroits, certaines charpentes métalliques ont été conservées, avec leurs vitres, par exemple au Séminaire de Bastogne, où la « salle vitrée » a été très bien rénovée en 2007, pour le 200ème anniversaire de l’école. Le résultat est une réussite et c’est le même type de construction qu’à Floreffe.
Quoi qu’il en soit, la salle vitrée de chez nous n’a plus ses vitres mais elle garde son ancien nom, de même que la cour verte n’est plus la prairie où broutaient paisiblement des vaches dans les années 1920 et pourtant la vieille appellation, là aussi, a tenu bon.
Au fait… savez-vous que le « petit Séminaire » de Floreffe ne l’est plus que par le nom ? Il y a belle lurette (depuis 1967 exactement) que les philosophes ont quitté les lieux et que l’école ne forme plus à la prêtrise. À Bastogne non plus, d’ailleurs, mais l’école s’appelle aujourd’hui l’ « INDSé » – abréviation pour « Institut Notre-Dame Séminaire de Bastogne ». « Semen, seminis », la semence, la graine ; allez, gardons les traditions, elles ont du bon, et les graines de la science éclosent toujours dans les jardins suspendus de notre vénérable abbaye…
Le résumé 00.00 Dernière visite de la salle vitrée avant sa destruction. À l’intérieur…
00.57 … à l’extérieur.
01.24 Roger Rousseau (le menuisier) et un élève apportent des panneaux pour protéger le sol.
01.40 Premier travail : casser les vitres.
02.05 Mieux vaut ne pas avoir le vertige…
02.20 Robert Gillain, en cache-poussière. L’autre personne, portant un casque jaune, est Christian Wiame.
02.39 On s’attache comme on peut…
02.57 Oui, vous avez bien vu : c’est un élève, si haut perché.
Si vous le reconnaissez, merci de nous le faire savoir.
03.07 Roger Rousseau, le menuisier.
Les éléments métalliques tombent.
03.55 « Danger, … vous avez dit : « Danger » ? »
04.21 Même l’abbé Duchêne s’en mêle.
04.28 Pluie d’étincelles…
05.02 Timber !
05.08 Des élèves font contrepoids.
Robert Gillain, dans ses œuvres.
05.38 Seul, en haut : Robert Gillain.
06.04 « Ces chênes qu’on abat »… L’abbé Duchêne et le préfet (André Magonet) constatent que la salle vitrée est bien morte.
Nous avons sélectionné environ 7 minutes sur les 32 de la bobine originale.
Vous apprendrez d’autres renseignements sur l’ancienne salle vitrée en allant voir la photo n°13.
En guise de clin d’oeil, sachez qu’il n’y a pas que les Floreffois qui ne souffrent pas de vertige ! Sur la célèbre photo illustrant la construction des buildings à New-York, on voit des ouvriers mangeant tranquillement leur casse-croûte, assis sur une poutrelle métallique, à une hauteur… vertigineuse.
Nul doute que Robert Gillain aurait pu faire de même !
La photo ci-dessous est une scène du banquet des anciens de 1969, qui revêtait un lustre particulier : l’école fêtait son 150ème anniversaire. On voit très bien la charpente métallique et les vitres qui servaient de couverture à la salle « vitrée ».
Dans son livre « Le Séminaire de Floreffe », édité précisément cette année-là pour le jubilé, l’abbé Louis DELFOSSE écrit au chapitre XII. Les travaux, p. 74 : « En 1898, le cloître devient salle vitrée, le jardinet central est recouvert de dalles, les vitrages qui jusque là séparaient les galeries de ce jardinet sont supprimées. (…) La fourniture et le montage de la charpente métallique, exécutée par les Forges d’Aiseau, ont coûté 15 166 francs 43 centimes. Le poids était de 32 269 kg, ce qui fait 47 centimes au kilo. La même année, fut construit le perron de la cour des élèves, les balustrades ont coûté 925 francs. »
C’est de la même époque que date le dallage de la salle vitrée. Le chanoine Kaisin, supérieur de 1930 à 1948, nous a laissé un témoignage très intéressant à ce sujet. Voici ce qu’il disait dans une homélie prononcée un jour de « Fête des Moines » (voir Bulletin des Anciens, décembre 1973) :
« Nous nous unissons à tous ces anciens moines dont les âmes vivent dans la gloire et dont les ossements dorment sous nos pieds, ici, sous les dalles du chœur, des sacristies, du cloître et du préau vitré. Monsieur Motus et moi avons eu l’avantage de les y voir un jour dans leurs tombes ouvertes pour la construction de la charpente de fer qui couvre aujourd’hui ce préau. »
Monsieur le chanoine Kaisin avait douze ans quand il assista à la transformation du cloître de l’abbaye. C’était en 1898.
On trouve dans ses paroles la réponse à une question souvent posée : « Les corps des religieux sont-ils enterrés sous les dalles de la salle vitrée ? »
La charpente métallique a été démontée en 1972. Voyez la séquence cinéma 7 (extrait du film de l’abbé Ferminne) qui retrace cet événement.
Admirez cette carte exceptionnelle : le terrain de jeux au pied du Séminaire était alors (la carte date d’avant 1905) le champ du jeu de balle.
Il s’agissait de la balle au tamis : on distingue chez deux participants le gant-coquille propre à ce jeu. Pour livrer, on faisait rebondir la balle sur un tamis (une sorte de tambour) et le livreur l’envoyait dans le camp adverse, comme à la balle pelote. La balle était en sable, entourée de peau, plus petite et plus dure qu’à la balle pelote. À chaque livrée, on employait une nouvelle balle.
Pour la petite histoire, il se dit qu’un supérieur avait introduit le jeu de balle pour remplacer le football, jugé alors trop violent.
Si l’on observe un peu attentivement les vêtements, on constate que beaucoup d’élèves portent un veston et une chemise blanche avec cravate. Ce n’était pas là la tenue d’une journée de semaine : il ne s’agit donc pas, semble-t-il, d’une promenade du jeudi après-midi, mais bien d’une promenade du dimanche après-midi.
Cette promenade avait lieu entre la fin des Vêpres et le goûter. Le dimanche après-midi était rythmé suivant un horaire bien précis. Jugez-en. Après le dîner de 12h00 suivi de la récréation, les élèves entraient à l’étude à 13h30. A 14h00, Vêpres. Après les Vêpres, promenade jusqu’au goûter qui avait lieu à 16h15. Ensuite, étude à 17h00. Puis Salut à 19h10 et souper à 19h30. Récréation et à 20h30, la prière (des jours de semaine) était remplacée par le chant des Complies. Et enfin montée au dortoir…
Pour en revenir à la promenade du dimanche après-midi, y participaient les élèves qui n’avaient pas parloir. Ces derniers pouvaient rester avec leurs parents jusqu’au goûter. Les autres allaient se dérouiller les jambes avec le Surveillant de leur étude. Les élèves présents sur la photo sont ceux de « l’étude des petits » qui regroupait les garçons de 7ème préparatoire, de 6ème latine et de 5ème latine. La photo semble avoir été prise dans les bois du Nangot ou près de la chapelle Saint-Roch au début du troisième trimestre. Il ne devait pas encore faire très chaud si l’on en juge par les pardessus enfilés par quelques-uns.
A gauche, à l’avant-plan, nous avons reconnu Lambert Willem et Michel Debruxelles. Un peu derrière, Christian Brasseur, Michel Pinpin… En haut, debout, François Charlier, Albert Gilain…
Au centre, à l’avant- plan : Jean Demars, Willy Piefond…Et plus haut Jean Rousseaux…
A droite, à l’avant-plan : Jean-Marie Lecomte, Marcel Dielen et Camille Manise. Derrière, Jean-Marie-Detry et Charles Bardiaux. Plus haut encore, Jacques Gilon et Joseph Bodson …Et tout en haut, Emile Béchet et Marcel Vincent…
On remarquera que seuls deux ou trois élèves sont coiffés du béret alpin avec l’insigne du Séminaire. Ce béret alpin était l’unique pièce d’uniforme exigée dans le trousseau des internes, mais bien rares étaient ceux qui le portaient au début des années 50.
(Commentaire de Jean-Marie Detry)
Si vous reconnaissez d’autres personnages (vous-même ?), n’hésitez pas à nous le signaler. Vous pouvez utiliser la place réservée à vos commentaires ci-dessous ou nous écrire archisef@semflo.be
Le document ci-dessous est long mais exceptionnel. Nous vous le proposons tel que nous l’avons trouvé dans les archives de notre école : un feuillet de 4 pages de grand format (21 x 35 cm), dont 3 sont écrites à la main, sans nom d’auteur, sans explication.
Il est bien écrit, c’est-à-dire très lisiblement, avec précision et verve. Voyez comme l’opération de déchargement d’un bateau est minutieusement notée. Appréciez la description des personnages et des scènes, la progression du récit jusqu’à la conclusion finale, inattendue et cocasse.
Le texte décrit une rixe électorale à Floreffe en 1911 entre des étudiants du Séminaire et des supporters du parti libéral. Les premiers ont pris bien sûr fait et cause pour les catholiques et leur tête de liste, Oscar Kaisin, vainqueur des élections ; les libéraux, eux, sont groupés ici autour d’Hubert Biernaux. La pharmacie Kaisin se trouvait dans la rue Renard, où se trouve aujourd’hui la pharmacie Laime, au débouché de la rue du Vieux-Moulin. Les établissements Biernaux, au pied du Séminaire, en bordure de Sambre, viennent d’être démolis en 2014. Les Biernaux sont une vieille famille de bateliers.
Par qui a été écrit ce texte ? Certainement par quelqu’un de très bien documenté, très probablement un des surveillants du groupe d’élèves ou un professeur qui a recueilli les témoignages des participants.
Quand ? Il a sûrement été composé juste après le déroulement de cette scène rocambolesque, les détails en sont rendus avec trop de précisions. Mais comment expliquer, au début du récit, l’allusion au chanoine Pol Kaisin, qui a été supérieur – et chanoine, par la même occasion – de 1930 à 1948 ? Peut-être parce que le texte a été recopié plus tard et que cette note a été ajoutée pour établir tout naturellement le lien entre le supérieur du Séminaire et son père, un des acteurs principaux de l’histoire ici contée.
Quoi qu’il en soit, ce texte, à notre connaissance, n’a jamais été publié. Bonne lecture !
Un groupe de 12 élèves dans la cour verte. Ils fixent l’objectif. Derrière l’appareil photographique, l’abbé Motus, très probablement. Ils sont bien habillés : veste, cravate, chapeau ou casquette. Pourtant, il ne semble pas que ce soit pour une occasion exceptionnelle. C’est leur tenue habituelle. Ainsi vêtus, ils paraissent plus âgés qu’en réalité.
La casquette de l’un d’eux est blanche, très caractéristique avec sa longue penne sur le côté. Cette sorte de casquette était à la mode autour des années 1910. On la voit portée par beaucoup d’élèves sur une photo représentant tous les élèves du Séminaire en 1907. (Voyez le Bulletin des Anciens de janvier – juin 2014, p. 20-21.)
On peut donc raisonnablement rapprocher cette photo du document écrit de ce mois de novembre 2015 (document 6) : les participants à la rixe électorale de 1911 devaient avoir la même allure que ceux-ci… sauf qu’ils revenaient d’un match de football
En arrière-plan, à droite, le quartier de l’ancienne bibliothèque et, au centre, le sommet du clocher.
Des deux côtés, « l’avenue du Séminaire de Floreffe », comme le mentionne la légende sous la photo, est bordée d’arbres, plantés depuis peu.
Les deux personnages sont probablement des mendiants. Celui de droite porte une pancarte (peut-être un certificat médical attestant qu’il souffre de tel ou tel handicap, l’empêchant de travailler ?).
La vue est prise depuis l’arcade de la Porte Blanche.
La carte a été écrite le 10 mars 1903. Sur les cartes postales, jusqu’en 1905, on écrivait du côté de l’illustration, l’autre côté étant exclusivement réservé à l’adresse.
Le texte mérite que nous nous y attardions. C’est un élève du Séminaire qui l’écrit à sa sœur (Georgina Hublet, de Monceau-sur-Sambre) et à ses parents.
Chère sœur,
Je viens te dire par cette carte, que si maman veux (sic) venir avant le 19 que je pourrai sortir, car à cause du jubilé du Pape Léon XIII Monsieur le Supérieur à pardonner (sic) toutes les punitions. Donc si elle veut venir jeudi si elle n’a pas le temps de venir le 19, je pourrai sortir. Donc chers parents et chère sœur recevez les embrassements de votre fils et frère,
Georges.
Biens (sic) des amitiés chez Mr. et Mme Roncheaux, ainsi qu’à Edmond. J’attends une réponse et mon bodet.
Il n’était pas rare qu’un événement religieux ou patriotique soit l’occasion de réjouissances pour les élèves. Ainsi, en 1909, les élèves reçurent trois jours de vacances supplémentaires à cause de l’avènement sur le trône d’Albert Ier et la rentrée fut fixée au 6 janvier. Et quand l’évêque de Namur rendait visite à l’école, le programme de cette journée-là était particulier (un repas de fête et une promenade l’après-midi, par exemple, ou un jour de congé supplémentaire).
Ici, le jubilé du pape Léon XIII a entraîné le pardon de toutes les punitions. Le « pardon » et non la « suppression », remarquez la nuance… Les sorties sont donc rétablies : quand la maman de Georges viendra le voir, ils pourront sortir un peu ensemble (Il y avait « parloir » le jeudi).
La visite des parents était une préoccupation constante dans la correspondance des élèves, de même que le « bodet », le panier-valise en osier qui permettait d’apporter ou de rapporter victuailles et linge.
Cherchez bien ce mot dans le dictionnaire, vous ne le trouverez pas. C’est un mot wallon, largement répandu dans le vocabulaire des élèves. Le bodet était encore en usage dans les années 40.
La 1ère partie de cette séquence a été mise en ligne sur le site il y a un mois. Voyez la séquence 5 : l’entretien avec Michel Delire et l’introduction à l’extrait de film.
Sur les 27 minutes que dure la bobine, 4 minutes ont été sélectionnées dans la séquence précédente, 5 minutes 8 secondes cette fois-ci.
Vous trouverez ci-dessous le résumé de la séquence puis le compte rendu donné par le Bulletin des Anciens de novembre 1961. De plus, cliquez sur la photo 9 et le document écrit 5 : ils traitent du même sujet.
Le résumé 0.00 Cumulets, par 2…
0.07 … par 3.
0.14 Un participant inattendu sur le terrain : un petit garçon (2 ans ?), tout content d’être là, mais aussitôt repris en main (par sa mamie ?).
0.21 Évolutions à vélo, par groupes de 4…
0.27 … de 8…
0.33 … acrobaties sur selle.
1.20 Saut au « plint ».
1.55 Saute-mouton… au-dessus de 6 élèves.
2.10 Pyramide.
2.42 Combat d’échasseurs.
4.43 Mouvements d’ensemble.
Le compte rendu (2de partie) dans le Bulletin des Anciens de novembre 1961 (…) Des cyclistes mènent une ronde endiablée dont on ne sait ce qu’il faut admirer le plus : les évolutions par groupes, les acrobaties sur selle ou la résistance des vélos. Ensuite, partie folklorique aux couleurs chatoyantes : les échasseurs se livrent un furieux combat. Les bois s’entrechoquent, les victimes s’écrasent au sol et le vainqueur répond aux applaudissements. Puis, c’est le célèbre jeu des drapeaux, présenté grâce à l’amabilité de M. Félix Rousseau, archiviste de la ville de Namur, qui a accepté de fournir costumes et tenues d’époque, et a fait l’honneur au Séminaire de rehausser la fête de sa présence.
Enfin, retour à la gymnastique traditionnelle, avec les aînés et leurs exercices de tumbling, sauts aux engins et pyramides. Une gymnastique d’ensemble, réunissant 200 élèves dans des mouvements parfaitement coordonnés, met un point final à une démonstration qui fut un réel succès.
Monsieur Arthur Mahy a passé trois années au Séminaire, de 1948 à 1951. Il a bien voulu nous confier cette anecdote savoureuse, du temps qu’il était un petit garçon de 11 ans, fraîchement arrivé dans une école qui a dû lui paraître très impressionnante. Comme tous les parents, les siens avaient bien fait les choses pour la rentrée. Ils avaient acheté pour leur fils des bottines solides, capables d’affronter les épreuves et de résister au temps. Le petit Arthur les étrenna pour une longue promenade. Mal lui en prit…
Peu de temps après la rentrée de septembre 1948, l’équipe de foot s’en allait affronter l’équipe de l’Institut Saint-Louis de Namur au Stade des Jeux de la Citadelle de Namur. La plaine, dont question, était aménagée en terrain de foot.
Le Séminaire décida de réaliser une grande promenade vers Namur pour aller encourager ses joueurs. Nos professeurs et surveillants nous encouragèrent donc à nous chausser convenablement pour cette longue marche. J’en ai profité pour étrenner mes toutes nouvelles bottines. Ce qui nous semblait assez facile au départ s’est changé en un réel calvaire pour beaucoup mais surtout pour moi dont les bottines manquaient de souplesse. Cette véritable transhumance était à peine arrivée dans les bois de Malonne que mes douleurs aux pieds étaient réellement insupportables. Mes premiers copains en firent part au surveillant du groupe. Impossible de rebrousser chemin. C’est ainsi que l’arrière-garde du convoi, composée principalement des “philos”, se décida à me venir en aide. Ils me chargèrent sur leurs épaules, tour à tour, jusqu’au Stade des Jeux. Je ne savais comment les remercier, moi, ce petit garçon de 11 ans. Je me rappelle encore quelques noms de ces philos bienfaiteurs : Lucien Bodart, Louis Dubois, André Materne, Jean Collin et bien d’autres, dont les noms ne me reviennent plus en mémoire. Le nouveau problème : que va-t-on faire pour le retour ? Pour finir, c’est l’abbé Delfosse qui m’a pris en charge sur sa moto. Peu importe si le siège arrière n’était pas trop confortable. J’ai enlacé l’abbé avec une ceinture jusqu’à Floreffe, où j’ai été confié à la religieuse infirmière: Soeur Apolline. Les jours suivants; j’ai été autorisé à chausser mes pantoufles de “gym”. Ouf ! Quelle histoire ! Je ne me souviens même plus du score du match, passé à l’arrière-plan !
À remarquer, dans les noms des philos bienfaiteurs, celui de Louis Dubois, futur supérieur du Séminaire.
M. Arthur Mahy nous a aussi envoyé une photo datant de 1948 prise lors d’une autre promenade. Il nous la présente.
Nous sommes en promenade sur les « dessus de Floreffe », où le Séminaire occupait une plaine de jeu et aussi un terrain pour jouer au foot. C’est notre préfet de l’époque, l’abbé Louis Lardot (nommé par après curé de la paroisse Sainte-Julienne à Salzinnes) qui nous accompagne. 1er rang de g à d : André Alexandre, Jean-Marie Frennet, x, l’abbé Lardot, Jean de Barsy, x, Marcel Ninnin, Guy Noël, André Motte, Luc Petit et Remy Parage. 2ème rang de g à d : Guy Delhaye, Louis Abel, Auguste Henriet, José Marlaire, René Dineur, Honoré Quevrain, Jules Hérix, Jean Demerbe, Arthur Mahy et Alphonse Van Simpsen. Tout en haut de g à d : x, Gérard Mahieu, Michel Seidoff, Marc Lambert et Marcel Lefèvre.