Archives de catégorie : Les archives

Carte postale 13 : Salle du chapitre (lavoir)

salle du chapitre (lavoir)

Un peu d’histoire
Comme dans toutes les abbayes, la salle du chapitre était l’endroit où les religieux se réunissaient pour délibérer. Son nom lui vient du fait qu’on y lisait quotidiennement un chapitre de la règle de vie. C’est là que se prenaient les décisions concernant l’ensemble de la communauté, parmi lesquelles l’élection du père abbé. Le mot « chapitre » désigne aussi la communauté de chanoines – à Floreffe, des chanoines prémontrés. Ne dit-on pas encore aujourd’hui avoir voix au chapitre pour signifier qu’on a le droit à la parole ?

La photo est un cliché de l’IRPA (Institut Royal du Patrimoine Artistique), n° 5025 B. On distingue nettement les deux époques de construction.
À l’avant-plan, une colonne toscane. C’est le même type de colonne que dans le réfectoire, le même type de voûte aussi, datant du XVIIème siècle.
À l’arrière, deux colonnes et, tout au fond, des étagères. Les deux colonnes sont beaucoup plus basses, elles supportent des voûtes romanes d’arêtes. Ce niveau correspond à l’ancienne voûte qui couvrait à l’origine toute la salle du chapitre, au XIIIème siècle.
Voilà l’explication des deux niveaux : les colonnes plus courtes sont à moitié enterrées, puisque le niveau a été relevé au XVIIème siècle.

Lampes et lampiste
La photo montre l’aménagement qui existait encore au début du XXème siècle.

L’éclairage est assuré par des lampes à pétrole, de la famille des quinquets (qu’on appelait des « lampes belges »). On en distingue deux sur le cliché. Il fallait donc les alimenter en pétrole ; nettoyer les verres ; régler les mèches ; allumer et éteindre. Vu la hauteur, une escabelle était nécessaire.

Toutes ces opérations étaient effectuées par un « lampiste »… qui était tout, sauf un personnage secondaire ! Au Séminaire, cette tâche était remplie par Joseph Franquet, appelé familièrement « Arthur ». Ce fidèle domestique est resté dans la maison de 1897 à 1952. En 1947, il fut fêté pour ses 50 ans de présence au Séminaire. D’abord lampiste, à 18 ans, il devint portier quand l’électricité remplaça le pétrole. Il était un personnage bien connu et apprécié des anciens et des élèves.

Lavoir
Au début du XXème siècle, la salle du chapitre présente l’aspect d’un lavoir.
C’est ici que, une fois levés, les élèves descendaient pour se laver.

L’eau arrivait dans deux réservoirs cylindriques, elle s’écoulait par des robinets dans des bacs, soutenus par des pieds en fonte.
Les élèves se trouvaient de part et d’autre des séries de quatre robinets. En zoomant, on peut voir un mince filet d’eau qui coule de certains robinets, laissant des taches sombres dans les bacs. C’est particulièrement visible dans le bac de droite, où l’eau laisse un dépôt important dans le fond.

Dans le sol actuel, on voit encore la trace des points de fixation des supports en fonte, ainsi qu’une dépression qui permettait de recueillir les eaux en excès.

Quand a fonctionné cette installation ?
Les supports en fonte font penser aux supports des bancs des études, réalisés en 1887.
L’éclairage électrique de tout l’établissement a été entrepris en 1902 et s’est généralisé progressivement. Ici, sur le cliché, il n’est pas encore question d’ampoules électriques. On peut donc raisonnablement dater cette photo entre 1880 et 1910.

Lorsque les lavoirs ont été supprimés, on a placé des bassins en tôle émaillée dans les alcôves.

Photo 14 : En classe (1970 ou 1971)

C’est avec plaisir et, il faut bien l’avouer, une certaine nostalgie que j’ai reçu de « vieilles » photos prises par Monsieur l’abbé Lombet et sur lesquelles j’ai retrouvé pas mal d’anciens condisciples de ma classe de 4ème latine. À l’époque, on commençait par la 6ème, puis la 5ème, etc.

en classe 70 ou 71
On peut y apercevoir les élèves en train de travailler en groupes. À l’époque, en 1970 ou 1971, ce n’était pas chose courante. Pourtant, je n’en garde aucun souvenir. Nous avions cours d’histoire. La classe se situait au premier étage, au bout du couloir avec les vitrines. À l’entrée se trouvait un petit local avec un évier et une deuxième porte ouvrait sur la classe. Actuellement, on y trouve le début de l’escalier qui conduit au « Palace ». Pour les anciens, cette classe se situait juste au-dessus du « Paradis ».

Outre votre rédacteur, vous y reconnaîtrez, de dos, avec un pull rayé à la « Ducobu », Grégory Mottard. De face, au fond à droite, Omer Laloux dit” Rommel” et de dos, avec une chemise rayée, je pense à Philippe Montigny. Pour le reste, je compte sur votre mémoire pour retrouver le nom des manquants.

Luc Gauthier (qui n’a pas quitté les lieux puisqu’il y travaille encore !)

Séquence cinéma 8 : Glissades en traîneau

La scène : le verger.
Sur la colline en face du Séminaire, une grande prairie monte jusque la chapelle Saint-Roch. Autrefois, c’était « le verger », qui n’était pas encore coupé par la RN 90 qui traverse le village depuis 1968. En hiver, c’était le terrain de jeu des élèves du Séminaire : que de parties de traîneau, sur la neige, qui se terminaient parfois … dans le ruisseau, tout en bas !

L’événement
Comme d’habitude, le proviseur – l’abbé Ferminne – a regroupé plusieurs films traitant du même sujet.
Les personnages reconnus permettent de dater plus ou moins les scènes.
Sur le premier film (noir et blanc), on distingue l’abbé Raymond Groeteclaes. Il a été surveillant au Séminaire de 1953 à 1956.
Le deuxième film est en couleur. La neige est moins abondante, l’herbe est visible en beaucoup d’endroits. L’année ? Environ 1962 ? Merci de nous aider, si vous reconnaissez des personnages.
Sur le troisième film, également en couleur, on voit apparaître l’abbé André-Marie Bonmariage. Il a été surveillant au Séminaire de 1960 à 1964. Il est ici en clergyman et, si mes souvenirs sont bons, c’est à partir de 1963, suite au concile de Vatican II, que les prêtres ont pu abandonner la soutane.

Le résumé
00.00 Les élèves descendent l’allée du Séminaire, …
00.10 … arrivent au verger.
Remarquer le traîneau en bois porté par un élève sur son épaule. C’était le même modèle pour tous les traîneaux. Ils étaient rudimentaires mais solides, fabriqués par le menuisier du Séminaire.
L’abbé Groeteclaes en discussion avec deux élèves.
00.32 C’est parti !
00.36 Il y a ceux qui vont vite, …
00.40 … ceux qui se mettent à quatre sur un traîneau, …
… ceux qui confondent l’avant et l’arrière, …
00.57 Groupe d’élèves.
01.05 En arrière-plan, maisons du village.
01.10 … ceux qui ne s’arrêtent que dans le ruisseau ou presque…
01.36 Groupe d’élèves.
01.42 Groupe d’élèves. FIN DU 1er FILM
01.49 Bataille de boules de neige.
02.05 Construction d’un igloo ?
02.18 Quelques figures. FIN DU 2e FILM
02.34 L’abbé Bonmariage, …
… quelques chutes dans le ruisseau…
… nécessitent la mise en place de quelques ballots de paille, par précaution.
03.41 Au ralenti, ce n’est pas mal non plus, …
04.46 … et, sans traîneau, seulement accroupis, sur ses chaussures, ça marche aussi !

Nous avons sélectionné environ 5 minutes sur les 25 de la bobine originale.

Document 7 : Certificat des vacances (18..)

Dans l’ « ancien temps » – on pourrait presque dire l’ « Ancien Régime » –, on ne badinait pas avec le règlement, très contraignant. Les éducateurs se consacraient à former les esprits, les cœurs, les âmes, du matin au soir, les jours de la semaine et le dimanche. Et quand les élèves se trouvaient dans leur famille, pendant les vacances (Noël, Pâques, grandes vacances), ne pensez pas qu’ils étaient quittes de toute obligation envers le Séminaire !

Chaque élève recevait un « Certificat des vacances », qu’il devait remettre au curé de son village ou de sa ville à la fin du congé (Voir pièce ci-dessous). Le certificat était rempli par le curé et était renvoyé au supérieur du Séminaire, qui contrôlait ainsi l’attitude de ses ouailles pendant les rares moments passés en dehors de l’école.

Le certificat date des années 18… mais cette façon de faire a été employée très longtemps encore, jusqu’aux années 1940-1950.

Nous joignons à ce document la carte de visite du chanoine Robeaux, supérieur au Séminaire de 1900 à 1910. Il y a écrit de sa main une note pour le curé de Floreffe, où il est question non plus de la conduite de l’élève pendant les vacances mais de la pratique religieuse de sa famille. Ici aussi, vous verrez combien la religion imprégnait la société de ce temps.

(7) certificat des vacances (1)

(7) certificat des vacances (2)

Carte postale 12 : Rentrée de la dernière voiture de foin de la prairie de la vigne

charretée de foin

Carte non écrite.
Le verso est coupé en deux et est réservé à l’adresse et au texte.
Elle est donc postérieure à 1905.

À propos d’ « un certain aspect champêtre » du Séminaire, l’abbé Henin écrivait en 1980 (lors du centenaire de l’Association des Anciens Elèves) :

« Il y a une vingtaine d’années, on voyait encore régulièrement le troupeau de vaches de la ferme traverser la cour d’honneur pour transhumer vers les alpages de la Vigne, laissant tout au long du chemin des traces incontestables de son passage. Je me souviens que, jeunes professeurs un peu prétentieux et bardés de certitudes, nous trouvions cela déplaisant et contraire à l’esprit d’accueil. Jusqu’au jour où un brave père de famille, venu du Nord et qui cherchait un établissement où son fiston pourrait séjourner et apprendre le français, passa par hasard par Floreffe. Il s’arrêta sous le porche qui était précisément garni, ce jour-là, de médaillons fleuris. Alors, cet homme sage baissa les yeux et leva la main en s’écriant : « Ça, c’est une maison ! », et il inscrivit son fils sur le champ, faisant taire par le fait même les caquets des jeunes professeurs distingués et un peu salonnards que nous risquions de devenir. »

 

Séquence cinéma 7 : Démontage de la charpente métallique de la salle vitrée (1972)

L’événement
Oui, on peut parler d’événement. Depuis 1898, le cloître de l’abbaye était recouvert d’une charpente métallique et d’une grande verrière. De tels types de construction étaient alors fréquents, l’ingénieur français Gustave Eiffel s’en était fait le spécialiste dans les années 1880. Que l’on pense à la tour Eiffel, élevée de 1887 à 1889.

Mais nous sommes en 1972. Le temps a passé et la « salle vitrée » – qui portait bien son nom – a perdu de sa superbe. Comme on peut le lire dans le Bulletin des Anciens de décembre 1973, « Au cours des dernières années, les plus jeunes ont pataugé dans l’eau qui se répandait jusque dans les couloirs de l’église, certains soirs d’orage. On avait beau procéder à de multiples réparations, rien à faire : après bientôt cent ans de bons et loyaux services, le vieux toit rendait l’âme. Il fallait, à nouveau, prendre une décision, moins audacieuse, sans doute, que la première : démolir et remplacer. »

Cette opération fut réalisée par les ouvriers du Séminaire et on ne sait s’il faut plus admirer leur audace ou déplorer l’inconscience de l’entreprise. On a rétrospectivement froid dans le dos quand on les voit évoluer à 10 ou 20 mètres du sol, sans harnais, sans crainte du danger pourtant très réel. Le rédacteur du Bulletin des Anciens pouvait bien écrire pudiquement : « Le personnel du Séminaire, sous la direction de M. Robert Gillain, entreprit, non sans une certaine hardiesse qui fit frémir bien des spectateurs, le démontage des 32 tonnes de la charpente métallique. » On reconnaît même un élève en train de casser les vitres, tout en haut de la verrière ! Je ne sais pas ce que penserait Philippe Rochus, « Monsieur-Sécurité » de l’école aujourd’hui (en 2015), en voyant ces exercices de haute voltige et l’absence totale des conditions de sécurité…

Fallait-il détruire la célèbre verrière ? C’est ce qu’il est dit dans le Bulletin des Anciens, le toit laissait passer l’eau par les vitres cassées et les élèves devaient parfois patauger dans l’eau. Pourtant, en d’autres endroits, certaines charpentes métalliques ont été conservées, avec leurs vitres, par exemple au Séminaire de Bastogne, où la « salle vitrée » a été très bien rénovée en 2007, pour le 200ème anniversaire de l’école. Le résultat est une réussite et c’est le même type de construction qu’à Floreffe.

Quoi qu’il en soit, la salle vitrée de chez nous n’a plus ses vitres mais elle garde son ancien nom, de même que la cour verte n’est plus la prairie où broutaient paisiblement des vaches dans les années 1920 et pourtant la vieille appellation, là aussi, a tenu bon.

Au fait… savez-vous que le « petit Séminaire » de Floreffe ne l’est plus que par le nom ? Il y a belle lurette (depuis 1967 exactement) que les philosophes ont quitté les lieux et que l’école ne forme plus à la prêtrise. À Bastogne non plus, d’ailleurs, mais l’école s’appelle aujourd’hui l’ « INDSé » – abréviation pour « Institut Notre-Dame Séminaire de Bastogne ». « Semen, seminis », la semence, la graine ; allez, gardons les traditions, elles ont du bon, et les graines de la science éclosent toujours dans les jardins suspendus de notre vénérable abbaye…

Le résumé
00.00 Dernière visite de la salle vitrée avant sa destruction. À l’intérieur…
00.57  … à l’extérieur.
01.24 Roger Rousseau (le menuisier) et un élève apportent des panneaux pour protéger le sol.
01.40 Premier travail : casser les vitres.
02.05 Mieux vaut ne pas avoir le vertige…
02.20 Robert Gillain, en cache-poussière. L’autre personne, portant un casque jaune, est Christian Wiame.
02.39 On s’attache comme on peut…
02.57 Oui, vous avez bien vu : c’est un élève, si haut perché.
Si vous le reconnaissez, merci de nous le faire savoir.
03.07 Roger Rousseau, le menuisier.
Les éléments métalliques tombent.
03.55 « Danger, … vous avez dit : « Danger » ? »
04.21 Même l’abbé Duchêne s’en mêle.
04.28 Pluie d’étincelles…
05.02 Timber !
05.08 Des élèves font contrepoids.
Robert Gillain, dans ses œuvres.
05.38 Seul, en haut : Robert Gillain.
06.04 « Ces chênes qu’on abat »… L’abbé Duchêne et le préfet (André Magonet) constatent que la salle vitrée est bien morte.

Nous avons sélectionné environ 7 minutes sur les 32 de la bobine originale.

Vous apprendrez d’autres renseignements sur l’ancienne salle vitrée en allant voir la photo n°13.

En guise de clin d’oeil, sachez qu’il n’y a pas que les Floreffois qui ne souffrent pas de vertige ! Sur la célèbre photo illustrant la construction des buildings à New-York, on voit des ouvriers mangeant tranquillement leur casse-croûte, assis sur une poutrelle métallique, à une hauteur… vertigineuse.
2989186729_1_3_dBozWi0A
Nul doute que Robert Gillain aurait pu faire de même !

Photo 13 : La salle vitrée

La photo ci-dessous est une scène du banquet des anciens de 1969, qui revêtait un lustre particulier : l’école fêtait son 150ème anniversaire. On voit très bien la charpente métallique et les vitres qui servaient de couverture à la salle « vitrée ».

salle vitrée

Dans son livre « Le Séminaire de Floreffe », édité précisément cette année-là pour le jubilé, l’abbé Louis DELFOSSE écrit au chapitre XII. Les travaux, p. 74 : « En 1898, le cloître devient salle vitrée, le jardinet central est recouvert de dalles, les vitrages qui jusque là séparaient les galeries de ce jardinet sont supprimées. (…) La fourniture et le montage de la charpente métallique, exécutée par les Forges d’Aiseau, ont coûté 15 166 francs 43 centimes. Le poids était de 32 269 kg, ce qui fait 47 centimes au kilo. La même année, fut construit le perron de la cour des élèves, les balustrades ont coûté 925 francs. »

C’est de la même époque que date le dallage de la salle vitrée. Le chanoine Kaisin, supérieur de 1930 à 1948, nous a laissé un témoignage très intéressant à ce sujet. Voici ce qu’il disait dans une homélie prononcée un jour de « Fête des Moines » (voir Bulletin des Anciens, décembre 1973) :

« Nous nous unissons à tous ces anciens moines dont les âmes vivent dans la gloire et dont les ossements dorment sous nos pieds, ici, sous les dalles du chœur, des sacristies, du cloître et du préau vitré. Monsieur Motus et moi avons eu l’avantage de les y voir un jour dans leurs tombes ouvertes pour la construction de la charpente de fer qui couvre aujourd’hui ce préau. »

Monsieur le chanoine Kaisin avait douze ans quand il assista à la transformation du cloître de l’abbaye. C’était en 1898.

On trouve dans ses paroles la réponse à une question souvent posée : « Les corps des religieux sont-ils enterrés sous les dalles de la salle vitrée ? »

La charpente métallique a été démontée en 1972. Voyez la séquence cinéma 7 (extrait du film de l’abbé Ferminne) qui retrace cet événement.

Carte postale 11 : Champ du jeu de balle

champ du jeu de balle

Admirez cette carte exceptionnelle : le terrain de jeux au pied du Séminaire était alors (la carte date d’avant 1905) le champ du jeu de balle.

Il s’agissait de la balle au tamis : on distingue chez deux participants le gant-coquille propre à ce jeu. Pour livrer, on faisait rebondir la balle sur un tamis (une sorte de tambour) et le livreur l’envoyait dans le camp adverse, comme à la balle pelote. La balle était en sable, entourée de peau, plus petite et plus dure qu’à la balle pelote. À chaque livrée, on employait une nouvelle balle.

Pour la petite histoire, il se dit qu’un supérieur avait introduit le jeu de balle pour remplacer le football, jugé alors trop violent.

Photo 12 : Promenade en 1954

promenade (1954)

Si l’on observe un peu attentivement les vêtements, on constate que beaucoup d’élèves portent un veston et une chemise blanche avec cravate. Ce n’était pas là la tenue d’une journée de semaine : il ne s’agit donc pas, semble-t-il, d’une promenade du jeudi après-midi, mais bien d’une promenade du dimanche après-midi.

Cette promenade avait lieu entre la fin des Vêpres et le goûter. Le dimanche après-midi était rythmé suivant un horaire bien précis. Jugez-en. Après le dîner de 12h00 suivi de la récréation, les élèves entraient à l’étude à 13h30. A 14h00, Vêpres. Après les Vêpres, promenade jusqu’au goûter qui avait lieu à 16h15. Ensuite, étude à 17h00. Puis Salut à 19h10 et souper à 19h30. Récréation et à 20h30, la prière (des jours de semaine) était remplacée par le chant des Complies. Et enfin montée au dortoir…

Pour en revenir à la promenade du dimanche après-midi, y participaient les élèves qui n’avaient pas parloir. Ces derniers pouvaient rester avec leurs parents jusqu’au goûter. Les autres allaient se dérouiller les jambes avec le Surveillant de leur étude. Les élèves présents sur la photo sont ceux de «  l’étude des petits » qui regroupait les garçons de 7ème préparatoire, de 6ème latine et de 5ème latine. La photo semble avoir été prise dans les bois du Nangot ou près de la chapelle Saint-Roch au début du troisième trimestre. Il ne devait pas encore faire très chaud si l’on en juge par les pardessus enfilés par quelques-uns.

A gauche, à l’avant-plan, nous avons reconnu Lambert Willem et Michel Debruxelles. Un peu derrière, Christian Brasseur, Michel Pinpin… En haut, debout, François Charlier, Albert Gilain…

Au centre, à l’avant- plan : Jean Demars, Willy Piefond…Et plus haut Jean Rousseaux…

A droite, à l’avant-plan : Jean-Marie Lecomte, Marcel Dielen et Camille Manise. Derrière, Jean-Marie-Detry et Charles Bardiaux. Plus haut encore, Jacques Gilon et Joseph Bodson …Et tout en haut, Emile Béchet et Marcel Vincent…

On remarquera que seuls deux ou trois élèves sont coiffés du béret alpin avec l’insigne du Séminaire. Ce béret alpin était l’unique pièce d’uniforme exigée dans le trousseau des internes, mais bien rares étaient ceux qui le portaient au début des années 50.

(Commentaire de Jean-Marie Detry)

Si vous reconnaissez d’autres personnages (vous-même ?), n’hésitez pas à nous le signaler. Vous pouvez utiliser la place réservée à vos commentaires ci-dessous ou nous écrire archisef@semflo.be

Document 6 : Une rixe électorale (octobre 1911)

Le document ci-dessous est long mais exceptionnel. Nous vous le proposons tel que nous l’avons trouvé dans les archives de notre école : un feuillet de 4 pages de grand format (21 x 35 cm), dont 3 sont écrites à la main, sans nom d’auteur, sans explication.

Il est bien écrit, c’est-à-dire très lisiblement, avec précision et verve. Voyez comme l’opération de déchargement d’un bateau est minutieusement notée. Appréciez la description des personnages et des scènes, la progression du récit jusqu’à la conclusion finale, inattendue et cocasse.

Le texte décrit une rixe électorale à Floreffe en 1911 entre des étudiants du Séminaire et des supporters du parti libéral. Les premiers ont pris bien sûr fait et cause pour les catholiques et leur tête de liste, Oscar Kaisin, vainqueur des élections ; les libéraux, eux, sont groupés ici autour d’Hubert Biernaux. La pharmacie Kaisin se trouvait dans la rue Renard, où se trouve aujourd’hui la pharmacie Laime, au débouché de la rue du Vieux-Moulin. Les établissements Biernaux, au pied du Séminaire, en bordure de Sambre, viennent d’être démolis en 2014. Les Biernaux sont une vieille famille de bateliers.

Par qui a été écrit ce texte ? Certainement par quelqu’un de très bien documenté, très probablement un des surveillants du groupe d’élèves ou un professeur qui a recueilli les témoignages des participants.

Quand ? Il a sûrement été composé juste après le déroulement de cette scène rocambolesque, les détails en sont rendus avec trop de précisions. Mais comment expliquer, au début du récit, l’allusion au chanoine Pol Kaisin, qui a été supérieur – et chanoine, par la même occasion – de 1930 à 1948 ? Peut-être parce que le texte a été recopié plus tard et que cette note a été ajoutée pour établir tout naturellement le lien entre le supérieur du Séminaire et son père, un des acteurs principaux de l’histoire ici contée.

Quoi qu’il en soit, ce texte, à notre connaissance, n’a jamais été publié. Bonne lecture !

(6)COP_ rixe électorale octobre 1911 (1)

 

(6)COP_ rixe électorale octobre 1911 (2) - copie

(6)COP_ rixe électorale octobre 1911 (3) - copie