Un groupe de 12 élèves dans la cour verte. Ils fixent l’objectif. Derrière l’appareil photographique, l’abbé Motus, très probablement. Ils sont bien habillés : veste, cravate, chapeau ou casquette. Pourtant, il ne semble pas que ce soit pour une occasion exceptionnelle. C’est leur tenue habituelle. Ainsi vêtus, ils paraissent plus âgés qu’en réalité.
La casquette de l’un d’eux est blanche, très caractéristique avec sa longue penne sur le côté. Cette sorte de casquette était à la mode autour des années 1910. On la voit portée par beaucoup d’élèves sur une photo représentant tous les élèves du Séminaire en 1907. (Voyez le Bulletin des Anciens de janvier – juin 2014, p. 20-21.)
On peut donc raisonnablement rapprocher cette photo du document écrit de ce mois de novembre 2015 (document 6) : les participants à la rixe électorale de 1911 devaient avoir la même allure que ceux-ci… sauf qu’ils revenaient d’un match de football
En arrière-plan, à droite, le quartier de l’ancienne bibliothèque et, au centre, le sommet du clocher.
Des deux côtés, « l’avenue du Séminaire de Floreffe », comme le mentionne la légende sous la photo, est bordée d’arbres, plantés depuis peu.
Les deux personnages sont probablement des mendiants. Celui de droite porte une pancarte (peut-être un certificat médical attestant qu’il souffre de tel ou tel handicap, l’empêchant de travailler ?).
La vue est prise depuis l’arcade de la Porte Blanche.
La carte a été écrite le 10 mars 1903. Sur les cartes postales, jusqu’en 1905, on écrivait du côté de l’illustration, l’autre côté étant exclusivement réservé à l’adresse.
Le texte mérite que nous nous y attardions. C’est un élève du Séminaire qui l’écrit à sa sœur (Georgina Hublet, de Monceau-sur-Sambre) et à ses parents.
Chère sœur,
Je viens te dire par cette carte, que si maman veux (sic) venir avant le 19 que je pourrai sortir, car à cause du jubilé du Pape Léon XIII Monsieur le Supérieur à pardonner (sic) toutes les punitions. Donc si elle veut venir jeudi si elle n’a pas le temps de venir le 19, je pourrai sortir. Donc chers parents et chère sœur recevez les embrassements de votre fils et frère,
Georges.
Biens (sic) des amitiés chez Mr. et Mme Roncheaux, ainsi qu’à Edmond. J’attends une réponse et mon bodet.
Il n’était pas rare qu’un événement religieux ou patriotique soit l’occasion de réjouissances pour les élèves. Ainsi, en 1909, les élèves reçurent trois jours de vacances supplémentaires à cause de l’avènement sur le trône d’Albert Ier et la rentrée fut fixée au 6 janvier. Et quand l’évêque de Namur rendait visite à l’école, le programme de cette journée-là était particulier (un repas de fête et une promenade l’après-midi, par exemple, ou un jour de congé supplémentaire).
Ici, le jubilé du pape Léon XIII a entraîné le pardon de toutes les punitions. Le « pardon » et non la « suppression », remarquez la nuance… Les sorties sont donc rétablies : quand la maman de Georges viendra le voir, ils pourront sortir un peu ensemble (Il y avait « parloir » le jeudi).
La visite des parents était une préoccupation constante dans la correspondance des élèves, de même que le « bodet », le panier-valise en osier qui permettait d’apporter ou de rapporter victuailles et linge.
Cherchez bien ce mot dans le dictionnaire, vous ne le trouverez pas. C’est un mot wallon, largement répandu dans le vocabulaire des élèves. Le bodet était encore en usage dans les années 40.
La 1ère partie de cette séquence a été mise en ligne sur le site il y a un mois. Voyez la séquence 5 : l’entretien avec Michel Delire et l’introduction à l’extrait de film.
Sur les 27 minutes que dure la bobine, 4 minutes ont été sélectionnées dans la séquence précédente, 5 minutes 8 secondes cette fois-ci.
Vous trouverez ci-dessous le résumé de la séquence puis le compte rendu donné par le Bulletin des Anciens de novembre 1961. De plus, cliquez sur la photo 9 et le document écrit 5 : ils traitent du même sujet.
Le résumé 0.00 Cumulets, par 2…
0.07 … par 3.
0.14 Un participant inattendu sur le terrain : un petit garçon (2 ans ?), tout content d’être là, mais aussitôt repris en main (par sa mamie ?).
0.21 Évolutions à vélo, par groupes de 4…
0.27 … de 8…
0.33 … acrobaties sur selle.
1.20 Saut au « plint ».
1.55 Saute-mouton… au-dessus de 6 élèves.
2.10 Pyramide.
2.42 Combat d’échasseurs.
4.43 Mouvements d’ensemble.
Le compte rendu (2de partie) dans le Bulletin des Anciens de novembre 1961 (…) Des cyclistes mènent une ronde endiablée dont on ne sait ce qu’il faut admirer le plus : les évolutions par groupes, les acrobaties sur selle ou la résistance des vélos. Ensuite, partie folklorique aux couleurs chatoyantes : les échasseurs se livrent un furieux combat. Les bois s’entrechoquent, les victimes s’écrasent au sol et le vainqueur répond aux applaudissements. Puis, c’est le célèbre jeu des drapeaux, présenté grâce à l’amabilité de M. Félix Rousseau, archiviste de la ville de Namur, qui a accepté de fournir costumes et tenues d’époque, et a fait l’honneur au Séminaire de rehausser la fête de sa présence.
Enfin, retour à la gymnastique traditionnelle, avec les aînés et leurs exercices de tumbling, sauts aux engins et pyramides. Une gymnastique d’ensemble, réunissant 200 élèves dans des mouvements parfaitement coordonnés, met un point final à une démonstration qui fut un réel succès.
Monsieur Arthur Mahy a passé trois années au Séminaire, de 1948 à 1951. Il a bien voulu nous confier cette anecdote savoureuse, du temps qu’il était un petit garçon de 11 ans, fraîchement arrivé dans une école qui a dû lui paraître très impressionnante. Comme tous les parents, les siens avaient bien fait les choses pour la rentrée. Ils avaient acheté pour leur fils des bottines solides, capables d’affronter les épreuves et de résister au temps. Le petit Arthur les étrenna pour une longue promenade. Mal lui en prit…
Peu de temps après la rentrée de septembre 1948, l’équipe de foot s’en allait affronter l’équipe de l’Institut Saint-Louis de Namur au Stade des Jeux de la Citadelle de Namur. La plaine, dont question, était aménagée en terrain de foot.
Le Séminaire décida de réaliser une grande promenade vers Namur pour aller encourager ses joueurs. Nos professeurs et surveillants nous encouragèrent donc à nous chausser convenablement pour cette longue marche. J’en ai profité pour étrenner mes toutes nouvelles bottines. Ce qui nous semblait assez facile au départ s’est changé en un réel calvaire pour beaucoup mais surtout pour moi dont les bottines manquaient de souplesse. Cette véritable transhumance était à peine arrivée dans les bois de Malonne que mes douleurs aux pieds étaient réellement insupportables. Mes premiers copains en firent part au surveillant du groupe. Impossible de rebrousser chemin. C’est ainsi que l’arrière-garde du convoi, composée principalement des “philos”, se décida à me venir en aide. Ils me chargèrent sur leurs épaules, tour à tour, jusqu’au Stade des Jeux. Je ne savais comment les remercier, moi, ce petit garçon de 11 ans. Je me rappelle encore quelques noms de ces philos bienfaiteurs : Lucien Bodart, Louis Dubois, André Materne, Jean Collin et bien d’autres, dont les noms ne me reviennent plus en mémoire. Le nouveau problème : que va-t-on faire pour le retour ? Pour finir, c’est l’abbé Delfosse qui m’a pris en charge sur sa moto. Peu importe si le siège arrière n’était pas trop confortable. J’ai enlacé l’abbé avec une ceinture jusqu’à Floreffe, où j’ai été confié à la religieuse infirmière: Soeur Apolline. Les jours suivants; j’ai été autorisé à chausser mes pantoufles de “gym”. Ouf ! Quelle histoire ! Je ne me souviens même plus du score du match, passé à l’arrière-plan !
À remarquer, dans les noms des philos bienfaiteurs, celui de Louis Dubois, futur supérieur du Séminaire.
M. Arthur Mahy nous a aussi envoyé une photo datant de 1948 prise lors d’une autre promenade. Il nous la présente.
Nous sommes en promenade sur les « dessus de Floreffe », où le Séminaire occupait une plaine de jeu et aussi un terrain pour jouer au foot. C’est notre préfet de l’époque, l’abbé Louis Lardot (nommé par après curé de la paroisse Sainte-Julienne à Salzinnes) qui nous accompagne. 1er rang de g à d : André Alexandre, Jean-Marie Frennet, x, l’abbé Lardot, Jean de Barsy, x, Marcel Ninnin, Guy Noël, André Motte, Luc Petit et Remy Parage. 2ème rang de g à d : Guy Delhaye, Louis Abel, Auguste Henriet, José Marlaire, René Dineur, Honoré Quevrain, Jules Hérix, Jean Demerbe, Arthur Mahy et Alphonse Van Simpsen. Tout en haut de g à d : x, Gérard Mahieu, Michel Seidoff, Marc Lambert et Marcel Lefèvre.
La carte postale a été écrite le 18-10-1908. L’expéditeur est « Amour Masset, Séminaire de Floreffe ». Il écrit à « Monsieur Nicolas Heusghem, chez ses parents, Laneffe ». Cachet d’arrivée : Laneffe. Cachet de départ : Namur station 22.X.08.
La cour verte est encore un grand espace de prairie, qu’on voit à l’avant-plan. Les parterres et les allées seront réalisés beaucoup plus tard.
En haut de l’escalier double qui donne accès au jardin suspendu : le début de la procession, dont se détachent deux enfants de chœur en surplis blanc et camail rouge, qui portent chacun cierge et chandelier ; derrière eux, en surplis blanc, le porte-croix. Seul le zoom permet de les distinguer.
Des oriflammes sont disposées dans ce paysage. Elles sont blanches et bleues – les couleurs de Floreffe, deux au-dessus de l’escalier, deux autres accrochées à la tourelle, deux placées plus haut, d’autres à la façade du portique. À droite, à peu près au milieu de la procession, disons sur le plus petit des trois côtés, en retrait par rapport à la grande oriflamme blanche : un drapeau et deux bannières ; sur l’une, on voit l’image d’un personnage en buste, sur la suivante, visiblement, Notre-Dame de Lourdes.
Au pied de la tourelle, le groupe plus clair qui se détache est formé par des enfants de chœur. Plus à gauche, sous le dais, le prêtre qui porte le Saint-Sacrement, avec ses porteurs, aux quatre coins du dais, surmonté de plumes. Les autres processionnaires sont des élèves. Tous ont un missel en main. Au rez-de-chaussée de la tourelle, la porte est ouverte. C’est sûrement là qu’a été installé le reposoir.
Cette procession de la Fête-Dieu, qui se déroulait à la belle saison (toujours un jeudi, le dixième jour après la Pentecôte), s’est maintenue. Elle était encore en usage dans les années 1946-1952.
L’itinéraire. La procession sortait de l’église par la porte de la façade, longeait l’église par la cour de récréation, passait dans la cour des sœurs (ce qui était exceptionnel, l’accès à la cour des sœurs étant interdit en temps ordinaire) puis rentrait dans la cour verte. Des grandes oriflammes étaient accrochées aux fenêtres. Il y avait un reposoir près du portique. Elle revenait à l’église en longeant la balustrade. Des petites oriflammes étaient plantées dans chaque pilier.
Voyez cette autre carte. Elle a été envoyée en 1904. Jusqu’en 1905, sur les cartes postales, on écrivait du côté de l’illustration, l’autre côté étant exclusivement réservé à l’adresse du destinataire et à celle de l’expéditeur. C’est le cas ici, contrairement à la carte précédente.
À l’un ou l’autre détail près, on se croirait le même jour mais regardez bien : sur cette carte-ci, une lanterne est placée au-dessus de l’escalier, elle ne figure pas sur l’autre photo. Sinon, la scène est pratiquement la même, avec les élèves plus âgés qui portent le dais, les enfants de chœur, etc. sauf que, bien sûr, il s’agit ici de l’arrivée au jardin suspendu. Et on n’a pas l’impression du nombre d’élèves comme sur la carte précédente, où la photo a été prise en plongée.
« Tous les deux ans, à peu près, une activité exceptionnelle réunissait tous les élèves : la fête de gymnastique. Là, c’était vraiment quelque chose ! Les parents étaient invités, il y avait un monde fou ! Quand j’y pense, il fallait le faire : rassembler tout ce monde, obliger les élèves – tous internes à l’époque – à revenir plus tôt le dimanche pour s’entraîner… ils n’étaient pas toujours contents ! » (Bulletin des Anciens, juillet – décembre 2005, Entretien avec Michel Delire, p. 24.)
Ainsi s’exprimait Michel Delire, professeur d’éducation physique au Séminaire de 1955 à 1989. C’est lui qui était à la manœuvre quand fut mise sur pied la première fête de gymnastique en 1957.
L’extrait que nous vous proposons cette fois est comme d’habitude tiré des films de l’abbé Ferminne, proviseur. Comme il a rassemblé sur la même bobine des séquences de plusieurs fêtes de gymnastique différentes, nous avons essayé de sélectionner des extraits venant de la même fête, par souci d’homogénéité. La fête de gymnastique que nous vous présentons s’est déroulée le 14 mai 1961. Elle a lieu dans la grande cour de récréation, au chevet de l’église. En 1969, lors du 150ème anniversaire de l’école, elle se déroulera dans le village.
Nous avons sélectionné 8 minutes (sur les 27 que dure la bobine) : 4 minutes dans cette séquence, 5 minutes huit secondes la prochaine fois. Ci-dessous, le résumé de la séquence puis le compte rendu donné par le Bulletin des Anciens de novembre 1961. De plus, la photo 9 et le document écrit 5 traitent du même sujet. (pour les voir, cliquez sur les liens !)
Le résumé
0.0 Le drapeau des anciens, porté par un élève (entouré de deux autres), en tête du cortège d’ouverture.
0.10 Mouvements d’ensemble : présentation de tous les élèves, qui s’avancent au pas cadencé, sur huit files, et occupent toute la grande cour de récréation.
0.18 Douze porteurs de drapeaux s’avancent lentement à travers les rangs et viennent prendre place aux deux premières rangées.
0.35 Jeux.
Les « petits » doivent se glisser le plus vite possible, à quatre pattes, à l’intérieur de grands sacs de jute ouverts aux deux extrémités, formant un tunnel.
1.08 … assis l’un derrière l’autre, sur deux rangs, ils reçoivent du précédent un ballon qu’ils doivent passer au suivant, en se servant uniquement de leurs jambes.
1.28 … toujours en deux équipes, ils doivent enfiler, le plus vite possible, une paire de godasses, un veston et un chapeau-buse, puis faire demi-tour vers leur équipe et faire endosser leur tenue hétéroclite par le suivant qui à son tour etc.
2.07 … course-relais avec saut d’obstacles – les obstacles à franchir étant … les bancs d’église, qui trouvent ici une utilisation peu ordinaire !
2.28 … course de sacs.
2.51 Saut au-dessus du « boc ».
2.53 Figures diverses, mouvements d’ensemble.
3.08 Escrime.
Cette partie est probablement à rattacher à la fête de gymnastique de mai 1963.
3.38 Traction à la corde.
Le compte rendu (1ère partie) dans le Bulletin des Anciens de novembre 1961
Dimanche 14 mai. Devant sept à huit cents personnes, et conduits par M. Delire, grand maître de la journée, 250 élèves, blouses blanches, culottes noires, défilent sur rangs de huit, au son d’une marche militaire. Puis s’avancent majestueusement, portés par une musique de l’Empire, les échasseurs en costume d’époque, rouges et blancs, et enfin les drapeaux d’anciens comtés et de vieilles villes.
Après le salut aux couleurs nationales, chaque classe présente le résultat des efforts de l’année, des exercices d’une étonnante variété et qui se succèdent sans arrêt.
Les petits, d’abord, égaient l’assistance avec une course de sacs, où les chutes sont toujours bien accueillies par les spectateurs, sinon par les participants eux-mêmes. D’autres exécutent des sauts aux engins et des tractions à la corde.
(Bulletin des Anciens de novembre 1963) Ensuite quelques élèves, et M. Delire lui-même, s’escriment à se pourfendre suivant les règles d’un art savamment étudié.
Dans la prochaine séquence, vous aurez l’occasion de voir des acrobaties à vélo, des combats d’échasseurs, une pyramide, …
Les fêtes de gymnastique se déroulaient environ tous les deux ans. Nous avons gardé dans nos archives la trace de celles qui se sont passées en 1957 (30 mai), 1959 (mai), 1961 (14 mai), 1963 (mai), 1967 – ou 66 ? – (21 mai), 1969.
Y en a-t-il eu une en 1965 ? en 1971 ? Merci de nous éclairer si vous connaissez la réponse à ces questions !
Les deux photos ci-dessous montrent la fête de gymnastique de 1961. Elles sont déjà en couleur.
Sur la première : les porte-drapeaux occupent les deux premiers rangs. Derrière eux : les échasseurs, en rouge et blanc, traversent les rangs des élèves, en blouses blanches et culottes noires.
Sur la seconde : « (…) c’est le célèbre jeu des drapeaux, présenté grâce à l’amabilité de M. Félix Rousseau, archiviste de la ville de Namur, qui a accepté de fournir costumes et tenues d’époque, et a fait l’honneur au Séminaire de rehausser la fête de sa présence. » (extrait du compte rendu du Bulletin des Anciens de novembre 1961)
Depuis 1957 jusqu’au début des années 1970 (1971 ?) fut organisée au Séminaire une « fête de gymnastique ». Michel Delire, le professeur d’éducation physique, en fut l’organisateur et la cheville ouvrière.
Les parents étaient conviés à cette activité extraordinaire, qui avait lieu environ tous les deux ans. Ils recevaient une invitation, reprenant le programme.
Nous en avons conservé deux, l’un de 1959, l’autre de 1961. Ce sont deux feuillets pliés en deux (donc de 4 pages), de dimensions réduites (24 x 15,5 cm pour celui de 1959 ; 30 x 11 cm pour celui de 1961). La disposition est la même pour les deux.
En page 1, la présentation.
En page 4, l’annonce d’un prochain spectacle de théâtre. À la Salle des Fêtes (« Le Roman de Renart ») ou en plein air (« La tentation de saint Antoine »). Le réalisateur était l’abbé Detienne, les acteurs ses élèves de 4ème. Grands succès, grands souvenirs…
En page 2, une information, une citation.
En page 3, le programme proprement dit.
Si vous voulez voir la fête de gymnastique de 1961, cliquez sur la séquence cinéma 5 et sur la photo 9.
La salle des fêtes, en 1904 (date d’expédition de la carte postale). Plus tard elle devint un dortoir, avant de redevenir une salle de spectacles. En 1985, des chambres y furent aménagées pour les élèves internes (garçons d’abord – la mixité ne débutant qu’en 1988 ; l’internat pour les filles s’ouvrit en septembre 2000). La salle des fêtes est occupée aujourd’hui par l’internat des filles.
Que de pièces de théâtre ont été jouées en ce lieu ! Que de remises solennelles des prix, accompagnées d’intermèdes musicaux, s’y sont déroulées ! Scène et coulisses occupent la travée du fond, au sud. La scène est décorée de fausses tentures. On entre dans les coulisses par deux portes latérales, à gauche et à droite. Deux grandes caryatides s’élèvent de chaque côté, à l’avant de la scène. Une tête existe encore, elle veille aujourd’hui sur l’atelier de menuiserie, placée dans un oculus au-dessus d’une porte intérieure. Un piano se trouve à côté du petit escalier qui donne accès à la scène.
En 1904, cette très grande salle – l’ancienne bibliothèque, à l’époque des religieux – était chauffée par le seul poêle-colonne, que l’on voit à l’avant-plan, à gauche. Le chauffage central à vapeur était pourtant installé depuis 1902, nous le savons par le compte rendu de l’Assemblée Générale de l’Association des Anciens du 12 novembre 1902 : « Le chauffage à vapeur à basse pression est installé dans les quartiers des études, des classes, des parloirs et des infirmeries ; il fonctionne depuis quelques jours déjà. » Mais il n’était pas généralisé à tous les endroits du Séminaire : il n’arrivait pas encore à la salle des fêtes. La chaudière se trouvait sous la salle d’étude. Les radiateurs étaient en fonte.
La carte est signée « Oscar Kaisin ». Elle est adressée à
« Mademoiselle Marie Collignon,
charmante personne !
Boulevard extér. de Tirlemont 2
Louvain »
Une rue de Floreffe porte le nom d’Oscar Kaisin. Est-ce l’expéditeur de la carte postale ? Trois Oscar se sont succédé dans la famille Kaisin : le premier (père de plusieurs enfants, dont Paul Kaisin, qui sera supérieur de 1930 à 1948) était pharmacien à Floreffe en 1911. Nous connaissons la date de son mariage (1850) et celle de sa mort (1915). Nous savons qu’il fut bourgmestre de Floreffe. Vu l’année d’envoi de la carte postale (1904), l’expéditeur est plutôt le deuxième Oscar, fils du premier, médecin et fondateur de la clinique Sainte-Élisabeth à Uccle. À moins qu’il ne s’agisse du troisième ?…
Albert Kaisin, médecin lui aussi, cousin des précédents, fonda la clinique orthopédique de Floreffe, transformée ensuite en maison de repos, aujourd’hui résidence service « Les Hêtres de Florès ». Il fut aussi médecin pour le Séminaire, il l’était encore à la fin des années 1940. Une anecdote à son sujet. Le Dr Kaisin rend visite à un petit élève, à l’infirmerie. L’abbé Dejardin l’accompagne. Question du Dr Kaisin, déjà âgé, au petit malade : « Ressentez-vous une accentuation de la douleur lorsque j’exerce une pression sur la paroi de l’abdomen ? » L’abbé Dejardin traduit pour l’élève, interloqué : « Est-ce que ça fait plus mal quand le docteur pousse sur ton ventre ? »… L’anecdote est rapportée par l’abbé Lombet, qui la tient de l’abbé Dejardin.
Ce faire-part était conforme dans son apparence à tous les faire-part de décès de l’époque. La grande feuille à bordure noire se repliait pour former enveloppe. La typographie n’avait rien d’insolite. Le document a sûrement été réalisé par l’imprimeur Dache à Floreffe.
Mais c’est un faux faire-part, (il ne donne pas la date du décès). En dehors du réfectoire des professeurs où il a été affiché, il n’est parvenu qu’à quelques amis de longue date.
Les auteurs : comme bien des manuels scolaires de l’époque, une réunion de professeurs. Ses collègues. Peut-être Jean Van de Cauter, André Henin, Jacques Detienne…
Ludovic DEL FOSSE et de WALHAIN, c’est l’abbé Louis Delfosse qui a encore vécu de longues années après le voyage unique qu’il avait fait au Maroc en 1955. Sa famille originaire de Walhain y avait possédé des terres.
Ecuyer (4 C.V.) Les 4 C.V. portaient alors sur un bandeau tricolore : Cette voiture a procuré X heures de travail à un ouvrier belge et à sa famille. Les professeurs commençaient à passer du vélomoteur à la voiture.
Les ESCAPHANDRES. Un groupe d’anciens scouts salzinnois qui se réunissaient chez l’abbé pour jouer aux cartes, au chasse-cœur. Ils commençaient par écouter La Marche des Escaphandres, un disque de Bac et Laverne. (Orthographe incertaine, ces humoristes alors populaires ont disparu des dictionnaires.)
Protecteur de La CITE. Ce quotidien a commencé à paraître au début des années cinquante. Il était proche du Mouvement Ouvrier Chrétien. Je sais que l’abbé Pigneur et l’abbé Delfosse s’y sont abonnés. Parmi les élèves, je l’ai entendu qualifié de « encore pire que Le Peuple ». La Libre Belgique était alors majoritaire.
Titulaires de la chaire de SYNTAXE. La classe dite alors Troisième s’était appelée anciennement syntaxe, elle précédait la poésie et la rhétorique.
Vicaire de SAINT FREDEGAND. Il était et il est resté longtemps vicaire dominical de la paroisse de ce nom à Moustier-sur-Sambre.
LE COURS DES DROLES. Parmi les prêtres qui ont été ordonnés à Namur en même temps que l’abbé Delfosse il y avait des personnalités marquées, atypiques. Ils ont été qualifiés de « cours des drôles » et certains le revendiquaient parfois avec humour. Jean Van de Cauter avait été leur condisciple. Ils furent cinq à Floreffe avec Louis Delfosse, Hector Pigneur, Fernand Poskin et plus tard Victor Jacques.
Le BAR…out, allusion à un ancien surnom de l’abbé.
RAS TA FARI, le Ras, chef éthiopien, surnom donné à l’abbé au temps de la guerre de Mussolini en Abyssinie. Celui des surnoms qui a survécu est de trois lettres avec un a au centre. Mystère des surnoms. Pour ses élèves l’abbé Delfosse était Paf. Surnom absent de ce faire-part.