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Carte postale 17 : Orage, inondation, 14 mai 1906

Les deux cartes postales suivantes font partie d’une série de treize clichés de l’abbé Léon Motus.

La première, « Orage, inondation, 14 mai 1906, 6 h. du soir. L’Eau dévalant du Buzet vers la Sambre », est une photo prise depuis le bas de la côte qui mène au Séminaire, au-devant de la Porte Blanche.

Orage, inondation (1)
Ce jour-là, un orage exceptionnel s’est abattu sur Floreffe et les villages avoisinants (Bois-de-Villers, Sart-Saint-Laurent).
D’où venaient les eaux ?
Du Wéry, le ruisseau qui passe dans Floreffe. Le bassin versant de ce ruisseau se subdivise en deux sous-bassins : l’un orienté vers Buzet et reprenant une grosse partie du bois de la Marlagne (en cet endroit, il est appelé soit le ruisseau de la Marlagne, soit le ruisseau de Floreffe) ; l’autre est orienté vers Sart-Saint-Laurent. Un des rus qui l’alimentent prend sa source à la « Fontaine Saint-Laurent ».
Les deux sous-bassins se rejoignent derrière le restaurant « Le Relais gourmand ».

Pourquoi ces précisions ?
Elles montrent que le bassin versant du Wéry est étendu. Et si l’orage est resté longtemps sur place, on comprend mieux que le bassin du Wéry, pris dans son ensemble, ait reçu une quantité très importante de précipitations. (renseignements fournis par M. Bernard SOUGNEZ)

À gauche, sur la photo, on distingue les bâtiments de la brasserie PÊTRE, aujourd’hui démolis. L’abbé Lombet (élève au Séminaire de 1946 à 1954) se souvient que la cheminée du moulin-brasserie (disparue également) avait été construite par la brasserie PÊTRE, qui a fonctionné jusque dans les années 40 et a occupé une partie des bâtiments du moulin. « À midi, au réfectoire, on buvait de la bière de la brasserie Pêtre. »

La deuxième photo est intitulée « Orage, inondation, 14 mai 1906, 6 h. 45 du soir. Aspect de la route depuis la cure jusqu’à la succursale Ad. Delhaize ».

Orage, inondation (2)
La photo est prise depuis le porche qui mène au moulin-brasserie et à l’école primaire, presque en face de l’ancien presbytère. La route est devenue un torrent, longeant le mur du bâtiment appelé maintenant le Landoir. On voit l’auvent d’un monte-charge, aujourd’hui disparu, qui servait à monter les grains. Il faisait partie du dernier moulin qui a fonctionné là-bas. Cet espace a été occupé par une centrale électrique qui fournissait le courant au Séminaire. Au milieu de la route : une charrette renversée, emportée par les eaux.

Photo 17 : Photo de classe de 3ème 1965-66

Pour la première fois, nous vous proposons une photo de classe(s). Ici, l’année de 3ème 1965-66, élèves de latin-grec (24) et de latin-sciences (14) confondus.

Pourquoi pas la photo de rhéto ? Parce que la plupart des anciens doivent l’avoir conservée précieusement tandis que les photos de classe précédentes sont souvent moins connues. Elles permettent d’y reconnaître des compagnons avec qui on a fait un bout de chemin, d’autres qui ne sont restés que peu de temps. Et on sourit devant les changements dans les traits, parfois plus accentués chez les uns que chez les autres.

1965-66, c’est seulement la deuxième année de la section latin-sciences. Le titulaire en est M. Jeanty, dont c’est la première année au Séminaire. M. Kinet est, lui, titulaire de la section latin-grec. Deux autres professeurs figurent sur la photo : M. Debources et l’abbé Delfosse. Agrandissez la photo : vous remarquerez que l’abbé Delfosse tient dans sa main gauche le livre de français utilisé en 3ème « Littérature française », de Jean Calvet. Il venait sans doute de donner cours et portait encore ses livres sur la photo. De toute façon, ils lui vont très bien, tant la lecture et les livres faisaient partie intégrante de son personnage…

37 élèves figurent sur la photo alors que le palmarès indique le nombre de 38. Un élève était donc absent. Autre indication donnée par le palmarès (qui était encore intitulé « Distribution Solennelle des Prix ») : 19 élèves sur 38 « sont admis sans examen dans la classe supérieure », seulement 1 élève sur 2. L’époque ne badinait pas avec les échecs…

cl 3e 65-66
1ère rangée, de gauche à droite (assis) :
Clément Kinet (professeur, debout) – Bernard Rossion – Philippe Hubaux – Luc Jaumin –René Martin – Patrick Wanet – Philippe Hermann – Camille Defossé – Christian Marchal – Jean Étienne – Claude Colin – Joseph Hoffman – Maurice Collinge – abbé Louis Delfosse (professeur, debout).

2ème rangée, de gauche à droite :
Pol Jeanty (professeur) – Camille Deleau – Christian Pierard – Jean-Louis Binon – Jacques Lechat – Jean-Marc André – Jules Mathieu – Michel Dossogne – Dominique Lambert – Gilbert Hougardy – Jean-Marie Philippot – Michel Paulus – Wilfried Fieremans.

3ème rangée, de gauche à droite :
Johan Deconinck – Jean-Marie Allard – Pierre Cambron – Étienne Vansilliette – Bernard Gilis – Jean-Pierre Lapaille – Yves Noël – Bernard Binon – Josy Petit – Philippe Chevalier –Louis Goidts – Patrick Hagenaers – Jean-Pierre Van Laethem – André Debources (professeur).

  (photo prêtée par Bernard Gilis)

Carte postale 16 : Quartier du proviseur

quartier du proviseur
La carte postale a été expédiée en 1922.

À droite, sur la photo : les anciennes écuries, dont l’étage était occupé par l’atelier de menuiserie. En 1952-54, se souvient l’abbé Lombet, les deux premières travées à gauche étaient encore une remise à charrettes. Actuellement, au centre de ce local, une poutre verticale de soutènement repose sur une pierre taillée en chasse-roue. Les charrettes avaient un moyeu qui ressortait très fort, il fallait éviter qu’il accroche le montant.

Pendant l’année scolaire 1946-47, on a aménagé le premier étage et le grenier du Quartier du proviseur en chambres pour les philos. C’est alors que les lucarnes qu’on voit encore dans la toiture ont été agrandies (seules les deux lucarnes des extrémités sont d’origine) et qu’on a construit un passage abrité vers l’étage du bâtiment des écuries, pour y aménager deux classes et une chapelle pour les philos. La toiture du bâtiment des écuries a été refaite.

Élément remarquable : les parterres, qui existaient encore entre les deux guerres. L’abbé Dejardin, professeur au Séminaire de 1929 à 1971, a connu le pavage complet de la cour verte.

La petite vasque centrale se trouve maintenant au jardin suspendu.

Séquence cinéma 9 : Paysages – Vues du Séminaire


La scène

L’abbé Ferminne n’a pas filmé que des scènes animées, représentant les élèves et le personnel du Séminaire. Il aimait promener sa caméra dans et autour de l’école. Il aimait le Séminaire, tout simplement.

Dans le premier extrait (3.14), la RN90 ne traversait pas encore le village (donc nous sommes avant 1968). La statue de saint Norbert était toujours debout à l’avant du jardin suspendu (donc nous sommes avant 1962).

Le second extrait (0.49, à partir de 3.11) est daté : 1969.

Le résumé

00.00 Au bout de la cour verte, la balustrade qui domine la vallée de la Sambre.
Dans le fond, le jardin suspendu, la galerie toscane et le pavillon carré.
Les tilleuls viennent d’être élagués.
Dans le fond, à gauche, le verger.
00.09 Les vieilles écuries.

00.22 Le Séminaire vu du verger. (… jusque 01.07)
00.24 La toiture de la tour carrée : en cloche, garnie d’une rangée de glands, elle donne                     au bâtiment une allure un peu chinoise…
00.36 Mmm… les coings dodus et dorés…
00.55 Le colombier et l’étang, qui n’a pas encore été recoupé par le passage de la grand-                   Route.

01.07 Retour à la galerie toscane.
01.12 Vallée de la Sambre, façade de l’église, cour verte.
C’est encore le pont en bois, soutenu par une pile, au milieu. Il a été construit                             pendant l’année 1947-48.
01.24 Belle vue en enfilade depuis le grand hall entre les deux études : sur le perron,                           la balustrade en fer forgé, (à l’étage) à travers la splendide ferronnerie en éventail,                   le parterre de fleurs et la statue de saint Norbert.
01.51 Cette meule, actuellement placée près du moulin, était un broyeur pour écraser                       les pommes. On la voit ici dominant la cour verte, au niveau des anciennes écuries.                 La vinaigrerie était juste à côté (aujourd’hui simple local de passage entre le                               bâtiment du Proviseur et le bâtiment de la Vigne).
Des anciens élèves se rappellent encore la gelée de coing servie aux repas.
02.04 La galerie toscane et un jeu d’eau dans la fontaine.
02.50 Le parterre de fleurs, qui sera remplacé en 1964 par la vasque remplie d’eau                               (construit en même temps que le bâtiment Bastin).

(second extrait)
03.11   La vasque et le bâtiment Bastin sont bien visibles.
Nous sommes en 1969 (150ème anniversaire de l’école).
03.18 Les tilleuls se sont bien étoffés depuis l’extrait précédent.
Par contre, le toit en cloche, avec sa garniture de glands, « à la chinoise », est resté                  le même et attire toujours autant l’œil du cameraman…
03.46 Le verger, toujours, et l’aspect très campagnard du Séminaire.

Nous avons sélectionné environ 4 minutes de la bobine originale.

Carte postale 15 : Cour verte et portique

cour verte et portique
La cour verte portait bien son nom en ce temps-là – l’envoi est daté du 1er mai 1902. Une prairie bien rasée par des vaches qui broutent paisiblement, la végétation luxuriante qui recouvre le jardin suspendu, les tilleuls, à droite, qui sont plantés depuis peu de temps : l’aspect bucolique de la scène aurait valu au Séminaire le label « Une école à la campagne » !
À propos de l’appellation « jardin suspendu », employée aujourd’hui (et depuis longtemps déjà), remarquez qu’elle n’intervient pas ici. La carte postale est intitulée « Cour verte et Portique ». Jean-Marie Nahon, sorti de rhéto en 1949, nous confirme qu’il n’a jamais entendu parler de « jardin suspendu » pendant ses humanités. Il nous a montré une autre carte postale, datant des années 1930-40, où l’on voit à peu près la même scène (les vaches en moins). La prairie a fait place à une pelouse, entourée de bordures, et à des allées couvertes de gravier (comme aujourd’hui). Mais la carte est aussi intitulée « Séminaire de Floreffe. Portique de la Cour Verte (XVIIe s.). Grotte et Jardin. »

On ne faisait pas de distinction entre le bas et le dessus de la cour verte, explique Jean-Marie Nahon. Quand je me rendais, ainsi que d’autres, chez M. Van de Cauter pour mon cours de piano, je disais : « Je vais chez Véhicule, dans la cour verte, près du portique. » « Véhicule », c’était le surnom de M. Van de Cauter. Il habitait le pavillon carré juste à côté du portique, dont deux fenêtres donnent sur la Sambre et deux sur la cour verte.

Le pavage, ici, est encore inexistant. Nous sommes en 1902 et il ne sera réalisé qu’entre les deux guerres.

 

Document 9 : Vacances (2) … ou “Recommandations pour le jour de l’an”

Pour le contexte, reportez-vous au document 8.

Le Supérieur de l’époque (1931-32, …), le chanoine Kaisin, continue la codification très précise de la conduite à avoir pendant les vacances, surtout au nouvel an. Édifiant.

(9) vacances (2) - copie

Transcription (de certains passages)
6. Visites: courtes, peuvent être plus fréquentes.
a. de vacances:

  1. Votre famille.
  2. M. le Curé et M. le Vicaire, pour vous mettre à leur disposition.
  3. Votre ancien instituteur.
  4. personnes qui s’intéressent à vos études.

b. de nouvel an – Les mêmes.

  1. M. le Curé et M. le Vicaire, pas à la sacristie ou sur le chemin, chez eux.
  2. la veille mieux que le jour même.
  3. quelques minutes. Beaucoup ne peuvent pas se retirer à temps, collent à leur chaise.
  4. Saluer la personne qui vous ouvre. Correctement, même si vous êtes un habitué de la maison.
    – le Curé est-il chez lui ?

 – Voulez-vous lui demander s’il peut me recevoir ?

    – Bonjour, M. le C. Comment allez-vous ? (… il se porte)
    – Vos résultats – Comment s’est passé le trimestre – Le bonjour respectueux de vos maîtres – Tout ce qui peut l’intéresser.

À la fin, non pas : voilà ! allez ! ou allons !
= « Je me retirerai, M. le C., si vous me le permettez… »
= ou sans conclusion, vous vous levez en continuant la conversation – à moins que M. le C. n’insiste. Dans ce cas, demandez-lui s’il ne préfère pas que vous reveniez à un autre moment et quand ?
Si l’on sonne pendant que vous êtes là, offrez de vous retirer pour permettre à M. le C. de recevoir l’autre visiteur.

NB
Ailleurs qu’au presbytère, défiez-vous des jours pareils, si l’on vous offre quelque chose. Restez toujours en deçà de ce que vous pourriez peut-être supporter. Mieux vaut rester loin en deçà que d’aller si peu que ce soit au-delà.

Photo 16 : Le Kidnapping de Jésus (1998)

« Mercredi 2 décembre 1998, une matinée comme tous les jours, nous semble-t-il ! On n’était pas encore bien réveillé, mais une rumeur circulait sur la disparition du petit Jésus de la crèche. Alors, juste à ce moment-là, la panique s’installa dans l’atmosphère. Qui étaient les coupables ? Une rançon était demandée à tous les rhétos. Marie et Joseph pouvaient compter sur notre soutien. Pour ça, il fallait faire une méga chaîne et chanter tous en chœur : « Il est né le divin enfant… ». Les rhétos étaient prêts à faire tout ce que les kidnappeurs demandaient. Mais ils n’ont pas eu droit à cet honneur. Eh oui, car le sauveur du siècle est arrivé… merci … Monsieur Pirlot. Jésus est sain et sauf. Revoilà le trio réuni. Merci aux internes pour ce moment de folie. »

le kidnapping de Jésus 1998

Anecdote relatée dans « Le P’tit bout d’Chou » – Rhétos 1998-1999

 – Juliane Massaux

Photo 15 : Claquembois 1945 et 1949

Le 21 juin (ou à peu près), à l’occasion de la fête de saint Louis, patron de la jeunesse, les élèves du Séminaire assistaient à des scènes comiques de la vie dans un village (imaginaire) de chez nous, « Claquembois ». Le bourgmestre, les échevins et le garde-champêtre figuraient au nombre des acteurs… entre autres. Claquembois, c’est un peu Trignolles dans les livres d’Arthur Masson, avec son célèbre maïeur Toine Culot. C’est ainsi que la grande cour des élèves vit l’entrée triomphale du premier secrétaire du Parti communiste de l’URSS, Khrouchtchev, en ( ? – fin des années 50) ; l’arrivée d’une étape du Tour de France en ( ? – fin des années 50), etc.

Le 25 juin 1945, le village de Claquembois accueille en héros nos premiers libérateurs, les premiers GI’S qui nous ont tellement surpris par leur décontraction, leurs chewing-gums et leurs bottines à semelles en caoutchouc, nous qui étions habitués au martèlement des godasses cloutées équipant non seulement la Wehrmacht mais aussi presque tous les élèves du Séminaire.

Claquembois (8) - 25 juin 1945

Cette reconstitution due aux philosophes est la poursuite d’une tradition implantée avant la guerre 40-45. Nous ne connaissons pas la date précise mais une photo de 1935 en montre déjà le cortège entraîné par une joyeuse bande et emmené par une bannière flamboyante aux armes de Claquembois.

Aucun document ne rappelle l’événement entre 1935 et 1945. Il est vrai que les années de guerre toute proche et en cours n’incitaient pas aux réjouissances, outre l’impossibilité de se procurer des films.

En 1949, nous retrouvons la photo de la fanfare animée par les rhétoriciens. Des vingt personnages présents, nous reconnaissons, de gauche à droite : Joseph Denève (le 5e), Louis Bortolin (7e), Jean Duquesne (8e), le neveu hollandais de l’abbé Woitrin (10e), Aubain Flabat (11e), Léopold Charlot (12e), Alain Clette (13e), Jacques Hublet (15e), Jean-Marie Nahon (16e), Georges Wavreille (17e), Charles Laffut (18e), Pierre Dahin (19e), Clément Hurion, porte-drapeau (20e).

Claquembois - La fanfare - 21 juin 1949

L’un ou l’autre ancien pourra-t-il peut-être compléter notre information pour le bonheur de tous.

 

(Commentaire de Jean-Marie NAHON, ancien de la rhéto 1949)

 

Carte postale 14 : Floreffe – la grande rue

grande rue
Au pied du Séminaire : cette splendide maison, à l’architecture très claire (trois travées, reprises au-dessus). À l’origine en pierre, comme sur cette photo, elle présente aujourd’hui un parement de briques. Le bâtiment à l’arrière n’existe plus.

La scène est animée.
Un cycliste, bien droit sur son vélo, coiffé d’une casquette, se dirige vers nous.
En face de lui, un chariot assez bas, avec deux petites roues à l’avant, tiré par un cheval.
Une voiture de livraison d’un boulanger est à l’arrêt. L’inscription « PAINS » se lit sur le côté. C’est la voiture de la boulangerie Robaux, située quelques mètres plus bas et qui existe depuis 1833. On la distingue sur une autre carte postale, en stationnement presque devant la boulangerie.
Devant le mur placardé d’affiches, une borne-fontaine, en fonte.

De quand date la scène ?
Le verso de la carte postale est divisé en deux et comporte le texte, l’adresse et le cachet postal. Cette présentation a été adoptée après 1905.
Le texte est écrit par un élève du Séminaire, A. Honin. Il l’envoie de Floreffe à ses parents en Allemagne. Comme le cachet et le timbre sont allemands (« Deutsches Reich »), la carte a été écrite pendant la guerre 1914-18.
Donc, la scène doit être datée entre 1905 et 1918.

Document 8 : Vacances

Le document précédent (7) était un « Certificat des vacances », que chaque élève devait faire remplir à la fin du congé par le curé de sa paroisse. Celui-ci y notait ses observations, concernant la conduite de l’élève pendant les vacances, le nombre de fois qu’il s’était approché des Sacrements, le nombre de fois qu’il lui avait fait visite.

Le document ci-dessous est de la même trempe. Il est tiré d’un cahier de « Savoir-Vivre. Cours à faire aux élèves de la grande étude. 1931-32. » Le cahier est de couleur rose foncé. Il a 22 pages. Ses dimensions : 17 x 21 cm. Sur les 22 pages, 4 ont trait aux vacances, plus précisément à la conduite à avoir – ou à ne pas avoir.

L’écriture est celle du chanoine Pol Kaisin, supérieur de 1930 à 1948. Il lisait ces recommandations aux grands élèves (c’est-à-dire ceux de 4ème, 3ème, poésie et rhétorique), à l’étude. L’étude des grands était la seconde par rapport à la grande porte d’entrée de l’école, elle communiquait avec le « Paradis ».

Comme le texte manuscrit n’est pas toujours facile à lire, vu les ratures, les ajouts et les abréviations, nous l’avons fait suivre de sa transcription en caractères imprimés. Les anciens qui ont encore connu le chanoine Kaisin reconnaîtront son esprit pointilleux, épris des moindres détails. Les autres aussi, d’ailleurs…

(8) vacances (1) - copie

Transcription

  1. Le départ 1. Digne et calme. 2. Sans cris et sans tapage. 3. Attendre d’être à la station pour vous mettre à fumer. Vous modérer en cela si tôt – ne pas vous jeter sur cette petite satisfaction comme la misère sur le monde – quasi canes a catena soluti (« comme des chiens libérés de leur chaîne ») – comme si c’était là tout votre idéal et le bonheur suprême.
  2. Vous rendre service les uns aux autres. Honore invicem praevenientes (« devançant l’autre par quelque marque de respect »).
    Vous soucier du maître qui vous accompagne. Je ne parle pas de lui obéir mais de l’entourer de vos prévenances.
  1. Dans le train. À l’embarquement, ni cris, ni bousculades, ni brusqueries. On a les yeux fixés sur vous et l’on vous juge. Des ouvriers bien élevés ont parfois jugé très défavorablement les élèves du Séminaire. Spectaculum facti sumus mundo et angelis (« Nous sommes devenus un spectacle pour le monde et pour les anges »).
    Ne pas prendre exemple sur les soldats qui parfois sont, en chemin de fer, fort désinvoltes et mal polis.
    = Conception ( ?) à signaler = Comme un jeune homme se pose autrement ainsi.
    = Ne pas enfumer les autres voyageurs et ne les incommoder en rien.
    Au besoin, offrir votre place à des personnes plus âgées ou aux dames. Toutes n’en ont pas déjà. Leur apprendre le respect qu’elles … (doivent avoir ?)
    = Ne pas élever la voix et vous chamailler comme on ne ferait pas à la cour ou sur une place publique.
  1. En famille : 1. Faire votre joie de celle des autres. Vous renoncer pour ceux qui toute l’année se renoncent pour vous.
    2. Grande reconnaissance témoignée à vos parents, à vos frères et sœurs pour toutes les petites attentions dont vous serez l’objet de leur part. Les entourer aussi de vos attentions.
    3. Ni caprices, ni manières d’enfants gâtés.

    NB : Le chanoine Kaisin écrit au milieu de la page, à gauche, la traduction libre de quasi canes a catena soluti : « comme des jeunes sauvages » ou « de jeunes débraillés » ou « de petits ( ?) apaches ».

    … et en bas de la page, à gauche, il écrit « à la maison comme en public honore invicem praevenientes »