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Carte postale 16 : Quartier du proviseur

quartier du proviseur
La carte postale a été expédiée en 1922.

À droite, sur la photo : les anciennes écuries, dont l’étage était occupé par l’atelier de menuiserie. En 1952-54, se souvient l’abbé Lombet, les deux premières travées à gauche étaient encore une remise à charrettes. Actuellement, au centre de ce local, une poutre verticale de soutènement repose sur une pierre taillée en chasse-roue. Les charrettes avaient un moyeu qui ressortait très fort, il fallait éviter qu’il accroche le montant.

Pendant l’année scolaire 1946-47, on a aménagé le premier étage et le grenier du Quartier du proviseur en chambres pour les philos. C’est alors que les lucarnes qu’on voit encore dans la toiture ont été agrandies (seules les deux lucarnes des extrémités sont d’origine) et qu’on a construit un passage abrité vers l’étage du bâtiment des écuries, pour y aménager deux classes et une chapelle pour les philos. La toiture du bâtiment des écuries a été refaite.

Élément remarquable : les parterres, qui existaient encore entre les deux guerres. L’abbé Dejardin, professeur au Séminaire de 1929 à 1971, a connu le pavage complet de la cour verte.

La petite vasque centrale se trouve maintenant au jardin suspendu.

Bulletin de juin 2015

  1. Sommaire
  • Édito – La vie au Séminaire.
  • La guerre 1914-1918 et le Séminaire (3).
  • 200 ans d’archives en un clic.
  • Le site « Les anciens – Les archives » : dernières nouvelles.
  • La vente des bancs des salles d’étude.
  • André Motte, du latin et du grec à la philologie et à la philosophie.
  • Le parcours d’un autodidacte : entretien avec Mathias Böhler (1995).
  • Jubilé d’or de la rhéto 1965.
  • Le Séminaire fête ses pensionnés : Joëlle Larock – André Gérard – Jean-Marc Delval – Bernard Sougnez – Roland Hinnekens.
  • Le courrier des lecteurs : André Ferard – Luc Gillain – Marc Sohet.
  • La revue des livres : Louis Istasse (1973).
  • Que sont nos anciens devenus ?
    Mathieu Duchêne (2006) – Benoît Behets Wydemans (2004) – Sarah Scavone (2015) – Luc Delire (1973) – François Piette (1997) – Marc Belvaux (1981) – Jean-Marie Cuvellier (1950) – Jean Romain (1945) – François D’Alcamo (2012) – Joseph Dewez (1967).
  • Mariages – Naissances – Décès – Résultats des anciens.

 

  1. Extrait : jubilé d’or de la rhéto 1965

    Septembre 1964: trente garçons inauguraient la nouvelle aile Bastin en tant que rhé- toriciens … avant de la quitter définitivement dix mois plus tard pour de nouveaux horizons. Ce déménagement dans ce bloc de béton, qu’on aimait ou pas, marquait une césure entre deux époques que les plus jeunes lecteurs de ce bulletin auraient de la peine à imaginer … Cinquante ans plus tard, le 9 mai 2015, ils étaient dix-neuf à se retrouver au Séminaire de Floreffe, accompagnés de quelques épouses. Plus précisément, ils s’étaient donné rendezvous au moulin de l’ancienne abbaye, car «leur» collège était envahi ce samedi-là par une foule nombreuse, venue pour la fancy-fair de l’école primaire. Voilà bien une chose inconnue cinquante ans auparavant, quand la vénérable institution ne comptait “que” quelque trois cents élèves du même sexe, dans un internat qui ne jurait que par les humanités gréco-latines, summum à l’époque d’une formation classique qui surpassait, du moins dans l’esprit de certains, toutes les autres …

    Trois professeurs avaient rejoint notre groupe: tout d’abord, l’abbé Jean Lombet, qui, cinquante-huit ans plus tôt, en tant que titulaire de sixième B (année scolaire 1959-1960), avait marqué quelques-uns d’entre nous. Ensuite, l’abbé Jacques Detienne, que certains eurent comme titulaire et professeur à deux reprises : en 4eA (1961-1962) et en Poésie (1963-1964).

    Enfin, un laïc – à cette époque, on les comptait encore sur les doigts d’une main – M. Émile Schaack, professeur de français et de grec dans les deux 3es. Tout en donnant cours, il termina sa thèse de licence en philologie classique et occupa ce qui lui restait de loisirs à apprendre l’anglais tel qu’on le parle à quelques mordus de théâtre. Il est vrai que cette époque des sixties vit la mise en scène de multiples chefs-d’œuvre classiques et contemporains, dans une salle vitrée pleine à craquer ou en extérieur, dans la cour verte.

    L’accueil au moulin était assuré par Alex Furnémont, secrétaire de la rhéto 65, ainsi que par Jacques Leclef et André Schoofs, respectivement secrétaire et membre de l’association des Anciens de Floreffe. Après les premiers échanges où la mémoire de certains visages et prénoms marquait certaines lacunes, notre groupe entama une première ascension vers les anciens appartements de l’abbé Dejardin, dans l’aile de la bibliothèque du XVIIIe , qui surplombe le village. Transformée en chapelle et lieu de réflexion, elle servit de cadre à une émouvante commémoration de nos condisciples qui nous avaient déjà quittés. Chacun put alors rappeler ses souvenirs sur “nos copains d’alors” : FrançoisMarie Kruk, Michel Minette, Philippe Pierard, Léon Heurion, Jacques Rasschaert et Albert Demeure, ainsi que l’abbé Michel Dangoisse, notre titulaire de rhétorique. Trois textes ont mis en exergue la vie, l’interrogation à l’ami sur le lieu où sa destinée le menait et comment nos actes avaient répondu à celui qui a faim, soif, qui est étranger, nu ou malade, bref au frère qui nous interpelle. Cette commémoration s’est achevée par l’énumération des noms des vingt professeurs (en majorité des curés) qui nous avaient quittés et par la prière du Notre Père. Descente vers le moulin-brasserie, où l’apéritif nous fut servi, interrompu par la photo traditionnelle immortalisant les jubilaires du jour avec les trois professeurs présents. Ensuite un repas de retrouvailles fut servi à une joyeuse table de convives, heureux de partager des retrouvailles et de vieux souvenirs. Jacques Leclef, au nom de l’association des anciens de Floreffe, rappela la finalité de celle-ci et son désir d’actualiser sans cesse la “mémoire” de ces temps lointains et plus proches, via un site internet qui rassemble l’histoire du Séminaire, notre histoire. L’abbé Jacques Detienne nous lut des extraits de “la petite Buzette”, (dont je découvris que je fus à l’époque un des rédacteurs en chef!) : que de créations théâtrales il dirigea (ainsi qu’Émile Schaack, l’année où il fut professeur à Floreffe), dont plusieurs d’entre nous furent les acteurs ; enfin, André Guiot nous psalmodia une longue litanie en décasyllabes, évoquant ces années studieuses vécues en vase clos, dont voici quelques brefs extraits :

    … Épine dorsale, la religion
    Le respect scrupuleux des prescriptions
    Pour éviter toute condamnation

    Tôt le matin, la cloche, invitation
    À l’étude pour la méditation
    Puis à la messe avec dévotion…
    … Les deux jours de frites, ébullition
    Les serveurs à la cuisine, éruption
    Pour satisfaire les estomacs «lion».

    Les cours se déclinent avec attention
    Les versions, élocutions, révisions
    Parsèment le parcours d’évolution

    Chaque quinzaine, une évaluation
    La carte rose congratulation
    La jaune et la verte détestation…

    et de conclure par un vibrant: …

    Grand merci à nos maîtres d’exception
    À qui nous vouons de l’admiration
    Qui méritent une sanctification

    André Schoofs, qui partagea plusieurs années avec nous, replongea ensuite l’assistance plus d’un demi-siècle en arrière avec la projection de vieux films de l’abbé Ferminne (glissades en traîneaux (!?), fête de gymnastique sous la direction de Michel Delire, etc.) et les interviews des abbés Ferminne et Dubois par la RTBF.

    La journée se poursuivit pour les plus courageux par la remontée vers les hauteurs pour une visite des charpentes de l’abbatiale (XIIIe et XVIe siècles) et du clocher restauré il y a deux ans : l’abbé Lombet, en fin connaisseur des recoins et de l’histoire de notre vénérable abbaye, fit découvrir aux plus courageux(ses) d’entre nous ces poutres multicentenaires, sous lesquelles nous eûmes souvent l’occasion de méditer et de rêver …

    La journée ensoleillée, malgré les prévisions météo, s’acheva par les dernières embrassades, la promesse de ne pas attendre vingt-cinq ans pour se retrouver et la dégustation d’une dernière floreffe au moulin-brasserie…

    – Alex Furnémont Secrétaire Rhéto 1965

Bulletin de décembre 2015

  1. Sommaire
  • Édito – Décès d’Odette Dubois – La vie au Séminaire.
  • Le site « Les anciens – Les archives » : dernières nouveautés.
  • Promenade en 1954.
  • La salle du chapitre.
  • Réunion générale des Ancien(ne)s du 10 octobre 2015 (+ photos).
  • La messe télévisée du 30 août 2015.
  • Hommage à Jean-Marie Thomas (1967).
  • Courrier des lecteurs : André Guiot (1965).
  • La revue des livres : Alain Dantinne – Emmanuel Herzet.
  • Que sont les anciens devenus ?
    Étienne Montfort (1976) – Bernard Van Vynckt (1976) – Anaïs Bontemps (2008) – Benoît Marchand (1983) – Pierre Lambert (1966) – Dominique Lambert (1968) – Michel Lecomte (1973).
  • Mariages – Naissances – Décès – Décès de François Leboutte et de Colette Winand.
  • Résultats des anciens.

 

  1. Extrait : Étienne Montfort
    Vous trouverez un extrait du bulletin en suivant le lien suivant :
    Article d’Etienne Montfort : “ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent”

Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent

Voici un article de Jean-Pierre Poncin, tiré du dernier Bulletin des Anciens (juillet-décembre 2015). Il nous donne des nouvelles d’Étienne Montfort (rhéto 1976).

C’est le titre d’un poème de Victor Hugo, que l’on trouvait jadis dans les Exercices Grammaticaux de Grevisse à l’usage des élèves de première (en ce temps-là, on disait sixième). Étienne MONTFORT (rhéto 1976) a-t-il lu ce poème quand il usait ses fonds de culotte sur les gros bancs de l’étude des “petits”? En tout cas, c’est exactement la maxime qui lui correspond, quand on lit l’article que Le Soir lui a consacré dans une de ses séries d’été (3.8.2015).

Personnellement, je garde le souvenir d’un garçon intéressé par les études parce qu’il le fallait bien, mais travailleur en diable et consciencieux. À cette époque, Floreffe comptait beaucoup de fils de fermiers dans ses rangs (j’ai plein de noms en tête), et c’était amusant de les voir se retrouver à la récré pour causer ferme et “bièsses”, commenter les résultats du dernier concours de bétail et se lamenter sur le mauvais temps car, c’est bien connu, “les fermiers se plaignent toujours”. Ce sont les mêmes qui, une fois rentrés chez eux, tapaient valise et mallette dans un coin et couraient enfiler une salopette, pour se consacrer à leur loisir préféré, “la besogne”, respirer la bonne odeur des étables et cajoler les bêtes. Le paradis enfin retrouvé. Ils sont nés là-dedans, ils l’avaient dans la peau.

L’article parle d’Étienne comme ayant été tour à tour “chercheur-fermier, fermier-chômeur, pharmacien-fermier”. Son parcours aura été tout sauf un long fleuve tranquille.

Au sortir de Floreffe, il décroche un graduat en chimie, et tout de suite un job dans
une entreprise pharmaceutique dans le Brabant wallon. Grâce à son travail et ses compétences, il grimpe rapidement les échelons. De technicien de laboratoire, il devient responsable d’une équipe qui se consacre à la recherche de nouvelles molécules. En même temps, il doit gérer les états d’âme de son personnel, et ça, c’est autre chose. Il se sent plus en connivence avec les bêtes qu’avec les gens. D’ailleurs, les bêtes, il ne les a pas abandonnées. Chaque jour, il fait deux journées en une. C’est un boulimique du travail. 15 heures à bosser ne lui font pas peur, au contraire. C’est à l’étable qu’il se décharge du stress du labo. À l’époque, la pression est forte sur les firmes pharmaceutiques. Étienne change régulièrement de patron au gré des restructurations et  craint de plus en plus pour son emploi. À cela s’ajoute un grand malheur : il perd son épouse, décédée brutalement, et lui laissant un petit garçon de 8 ans, Adrien. Et ce qu’il redoutait arrive: son dernier employeur, américain, ferme le site où il travaillait. Un coup dur de plus. Des centaines d’emplois passent à la trappe. Il y a de quoi sombrer dans le désespoir. Comment se reconstruire? Étienne ne baisse pas les bras. Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent. Avec son fils, il s’investit plus que jamais dans le travail à la ferme. Heureusement, Adrien partage la passion de son père pour le bétail. C’est peu dire que père et fils dorlotent leurs bêtes. “La qualité, on ne l’obtient que si l’on prend soin de son bétail. Les vaches doivent se sentir comme à l’hôtel.” Un hôtel all in, ça va sans dire.

Paradoxalement, Étienne est au chômage, mais il ne chôme pas. Il retrouvera du travail un peu par hasard, et grâce à une réunion des anciens de Floreffe. Il rencontre un vieux copain de sa rhéto, Jean-Marie Hubaux, directeur des ressources humaines à la clinique Saint-Luc à Bouge. Celui-ci est à la recherche de quelqu’un pour gérer la pharmacie de l’hôpital. Connaissant les antécédents d’Étienne en pharmacie, il lui propose le poste. Étienne accepte. Le voici avec de nouvelles responsabilités, où ses compétences font merveille. De son bureau, il dirige toute la logistique de la pharmacie de l’hôpital. Peu de contacts humains, mais qu’importe. Tous les jours il retrouve ses bêtes qu’il bichonne avec une passion intacte, et opiniâtre. Il exhibe fièrement un petit album qui contient non pas des clichés d’enfance, mais des photos de toutes les bêtes qu’il a présentées à différents concours et qui ont obtenu des prix. Troisième à Libramont, il faut le faire! Après avoir été copieusement chahuté par la vie, Étienne a retrouvé un bel équilibre en compagnie d’un fils aujourd’hui âgé de 28 ans, digne fils de son père. En contemplant un tel parcours de vie, on ne peut être que sidéré et admiratif. Chapeau, Étienne!

– Jean-Pierre Poncin

Séquence cinéma 9 : Paysages – Vues du Séminaire


La scène

L’abbé Ferminne n’a pas filmé que des scènes animées, représentant les élèves et le personnel du Séminaire. Il aimait promener sa caméra dans et autour de l’école. Il aimait le Séminaire, tout simplement.

Dans le premier extrait (3.14), la RN90 ne traversait pas encore le village (donc nous sommes avant 1968). La statue de saint Norbert était toujours debout à l’avant du jardin suspendu (donc nous sommes avant 1962).

Le second extrait (0.49, à partir de 3.11) est daté : 1969.

Le résumé

00.00 Au bout de la cour verte, la balustrade qui domine la vallée de la Sambre.
Dans le fond, le jardin suspendu, la galerie toscane et le pavillon carré.
Les tilleuls viennent d’être élagués.
Dans le fond, à gauche, le verger.
00.09 Les vieilles écuries.

00.22 Le Séminaire vu du verger. (… jusque 01.07)
00.24 La toiture de la tour carrée : en cloche, garnie d’une rangée de glands, elle donne                     au bâtiment une allure un peu chinoise…
00.36 Mmm… les coings dodus et dorés…
00.55 Le colombier et l’étang, qui n’a pas encore été recoupé par le passage de la grand-                   Route.

01.07 Retour à la galerie toscane.
01.12 Vallée de la Sambre, façade de l’église, cour verte.
C’est encore le pont en bois, soutenu par une pile, au milieu. Il a été construit                             pendant l’année 1947-48.
01.24 Belle vue en enfilade depuis le grand hall entre les deux études : sur le perron,                           la balustrade en fer forgé, (à l’étage) à travers la splendide ferronnerie en éventail,                   le parterre de fleurs et la statue de saint Norbert.
01.51 Cette meule, actuellement placée près du moulin, était un broyeur pour écraser                       les pommes. On la voit ici dominant la cour verte, au niveau des anciennes écuries.                 La vinaigrerie était juste à côté (aujourd’hui simple local de passage entre le                               bâtiment du Proviseur et le bâtiment de la Vigne).
Des anciens élèves se rappellent encore la gelée de coing servie aux repas.
02.04 La galerie toscane et un jeu d’eau dans la fontaine.
02.50 Le parterre de fleurs, qui sera remplacé en 1964 par la vasque remplie d’eau                               (construit en même temps que le bâtiment Bastin).

(second extrait)
03.11   La vasque et le bâtiment Bastin sont bien visibles.
Nous sommes en 1969 (150ème anniversaire de l’école).
03.18 Les tilleuls se sont bien étoffés depuis l’extrait précédent.
Par contre, le toit en cloche, avec sa garniture de glands, « à la chinoise », est resté                  le même et attire toujours autant l’œil du cameraman…
03.46 Le verger, toujours, et l’aspect très campagnard du Séminaire.

Nous avons sélectionné environ 4 minutes de la bobine originale.

Carte postale 15 : Cour verte et portique

cour verte et portique
La cour verte portait bien son nom en ce temps-là – l’envoi est daté du 1er mai 1902. Une prairie bien rasée par des vaches qui broutent paisiblement, la végétation luxuriante qui recouvre le jardin suspendu, les tilleuls, à droite, qui sont plantés depuis peu de temps : l’aspect bucolique de la scène aurait valu au Séminaire le label « Une école à la campagne » !
À propos de l’appellation « jardin suspendu », employée aujourd’hui (et depuis longtemps déjà), remarquez qu’elle n’intervient pas ici. La carte postale est intitulée « Cour verte et Portique ». Jean-Marie Nahon, sorti de rhéto en 1949, nous confirme qu’il n’a jamais entendu parler de « jardin suspendu » pendant ses humanités. Il nous a montré une autre carte postale, datant des années 1930-40, où l’on voit à peu près la même scène (les vaches en moins). La prairie a fait place à une pelouse, entourée de bordures, et à des allées couvertes de gravier (comme aujourd’hui). Mais la carte est aussi intitulée « Séminaire de Floreffe. Portique de la Cour Verte (XVIIe s.). Grotte et Jardin. »

On ne faisait pas de distinction entre le bas et le dessus de la cour verte, explique Jean-Marie Nahon. Quand je me rendais, ainsi que d’autres, chez M. Van de Cauter pour mon cours de piano, je disais : « Je vais chez Véhicule, dans la cour verte, près du portique. » « Véhicule », c’était le surnom de M. Van de Cauter. Il habitait le pavillon carré juste à côté du portique, dont deux fenêtres donnent sur la Sambre et deux sur la cour verte.

Le pavage, ici, est encore inexistant. Nous sommes en 1902 et il ne sera réalisé qu’entre les deux guerres.

 

Document 9 : Vacances (2) … ou “Recommandations pour le jour de l’an”

Pour le contexte, reportez-vous au document 8.

Le Supérieur de l’époque (1931-32, …), le chanoine Kaisin, continue la codification très précise de la conduite à avoir pendant les vacances, surtout au nouvel an. Édifiant.

(9) vacances (2) - copie

Transcription (de certains passages)
6. Visites: courtes, peuvent être plus fréquentes.
a. de vacances:

  1. Votre famille.
  2. M. le Curé et M. le Vicaire, pour vous mettre à leur disposition.
  3. Votre ancien instituteur.
  4. personnes qui s’intéressent à vos études.

b. de nouvel an – Les mêmes.

  1. M. le Curé et M. le Vicaire, pas à la sacristie ou sur le chemin, chez eux.
  2. la veille mieux que le jour même.
  3. quelques minutes. Beaucoup ne peuvent pas se retirer à temps, collent à leur chaise.
  4. Saluer la personne qui vous ouvre. Correctement, même si vous êtes un habitué de la maison.
    – le Curé est-il chez lui ?

 – Voulez-vous lui demander s’il peut me recevoir ?

    – Bonjour, M. le C. Comment allez-vous ? (… il se porte)
    – Vos résultats – Comment s’est passé le trimestre – Le bonjour respectueux de vos maîtres – Tout ce qui peut l’intéresser.

À la fin, non pas : voilà ! allez ! ou allons !
= « Je me retirerai, M. le C., si vous me le permettez… »
= ou sans conclusion, vous vous levez en continuant la conversation – à moins que M. le C. n’insiste. Dans ce cas, demandez-lui s’il ne préfère pas que vous reveniez à un autre moment et quand ?
Si l’on sonne pendant que vous êtes là, offrez de vous retirer pour permettre à M. le C. de recevoir l’autre visiteur.

NB
Ailleurs qu’au presbytère, défiez-vous des jours pareils, si l’on vous offre quelque chose. Restez toujours en deçà de ce que vous pourriez peut-être supporter. Mieux vaut rester loin en deçà que d’aller si peu que ce soit au-delà.

Photo 16 : Le Kidnapping de Jésus (1998)

« Mercredi 2 décembre 1998, une matinée comme tous les jours, nous semble-t-il ! On n’était pas encore bien réveillé, mais une rumeur circulait sur la disparition du petit Jésus de la crèche. Alors, juste à ce moment-là, la panique s’installa dans l’atmosphère. Qui étaient les coupables ? Une rançon était demandée à tous les rhétos. Marie et Joseph pouvaient compter sur notre soutien. Pour ça, il fallait faire une méga chaîne et chanter tous en chœur : « Il est né le divin enfant… ». Les rhétos étaient prêts à faire tout ce que les kidnappeurs demandaient. Mais ils n’ont pas eu droit à cet honneur. Eh oui, car le sauveur du siècle est arrivé… merci … Monsieur Pirlot. Jésus est sain et sauf. Revoilà le trio réuni. Merci aux internes pour ce moment de folie. »

le kidnapping de Jésus 1998

Anecdote relatée dans « Le P’tit bout d’Chou » – Rhétos 1998-1999

 – Juliane Massaux

Photo 15 : Claquembois 1945 et 1949

Le 21 juin (ou à peu près), à l’occasion de la fête de saint Louis, patron de la jeunesse, les élèves du Séminaire assistaient à des scènes comiques de la vie dans un village (imaginaire) de chez nous, « Claquembois ». Le bourgmestre, les échevins et le garde-champêtre figuraient au nombre des acteurs… entre autres. Claquembois, c’est un peu Trignolles dans les livres d’Arthur Masson, avec son célèbre maïeur Toine Culot. C’est ainsi que la grande cour des élèves vit l’entrée triomphale du premier secrétaire du Parti communiste de l’URSS, Khrouchtchev, en ( ? – fin des années 50) ; l’arrivée d’une étape du Tour de France en ( ? – fin des années 50), etc.

Le 25 juin 1945, le village de Claquembois accueille en héros nos premiers libérateurs, les premiers GI’S qui nous ont tellement surpris par leur décontraction, leurs chewing-gums et leurs bottines à semelles en caoutchouc, nous qui étions habitués au martèlement des godasses cloutées équipant non seulement la Wehrmacht mais aussi presque tous les élèves du Séminaire.

Claquembois (8) - 25 juin 1945

Cette reconstitution due aux philosophes est la poursuite d’une tradition implantée avant la guerre 40-45. Nous ne connaissons pas la date précise mais une photo de 1935 en montre déjà le cortège entraîné par une joyeuse bande et emmené par une bannière flamboyante aux armes de Claquembois.

Aucun document ne rappelle l’événement entre 1935 et 1945. Il est vrai que les années de guerre toute proche et en cours n’incitaient pas aux réjouissances, outre l’impossibilité de se procurer des films.

En 1949, nous retrouvons la photo de la fanfare animée par les rhétoriciens. Des vingt personnages présents, nous reconnaissons, de gauche à droite : Joseph Denève (le 5e), Louis Bortolin (7e), Jean Duquesne (8e), le neveu hollandais de l’abbé Woitrin (10e), Aubain Flabat (11e), Léopold Charlot (12e), Alain Clette (13e), Jacques Hublet (15e), Jean-Marie Nahon (16e), Georges Wavreille (17e), Charles Laffut (18e), Pierre Dahin (19e), Clément Hurion, porte-drapeau (20e).

Claquembois - La fanfare - 21 juin 1949

L’un ou l’autre ancien pourra-t-il peut-être compléter notre information pour le bonheur de tous.

 

(Commentaire de Jean-Marie NAHON, ancien de la rhéto 1949)

 

Carte postale 14 : Floreffe – la grande rue

grande rue
Au pied du Séminaire : cette splendide maison, à l’architecture très claire (trois travées, reprises au-dessus). À l’origine en pierre, comme sur cette photo, elle présente aujourd’hui un parement de briques. Le bâtiment à l’arrière n’existe plus.

La scène est animée.
Un cycliste, bien droit sur son vélo, coiffé d’une casquette, se dirige vers nous.
En face de lui, un chariot assez bas, avec deux petites roues à l’avant, tiré par un cheval.
Une voiture de livraison d’un boulanger est à l’arrêt. L’inscription « PAINS » se lit sur le côté. C’est la voiture de la boulangerie Robaux, située quelques mètres plus bas et qui existe depuis 1833. On la distingue sur une autre carte postale, en stationnement presque devant la boulangerie.
Devant le mur placardé d’affiches, une borne-fontaine, en fonte.

De quand date la scène ?
Le verso de la carte postale est divisé en deux et comporte le texte, l’adresse et le cachet postal. Cette présentation a été adoptée après 1905.
Le texte est écrit par un élève du Séminaire, A. Honin. Il l’envoie de Floreffe à ses parents en Allemagne. Comme le cachet et le timbre sont allemands (« Deutsches Reich »), la carte a été écrite pendant la guerre 1914-18.
Donc, la scène doit être datée entre 1905 et 1918.