Archives de catégorie : Documents écrits

FLOREFFE, neuf siècles d’histoire

Le 27 novembre 1121, le comte de Namur Godefroid et sa femme Ermesinde donnent la terre de Floreffe à saint Norbert. Celui-ci y fonde une abbaye, deuxième de l’ordre des prémontrés. Florissante jusqu’à la Révolution française, elle échappe aux destructions et est convertie, en 1819, en petit séminaire diocésain. Aujourd’hui, Floreffe est le plus bel ensemble patrimonial du Namurois, bien vivant, dédié à l’éducation et à la culture.

Travail collectif de dix-neuf passionnés de ce lieu exceptionnel, ce livre, illustré de plus de 700 documents, offre un regard complet et actuel sur cette longue histoire : vie religieuse, production artistique, activité économique, puis formation des jeunes. L’ouvrage comporte 368 pages, toutes illustrées en couleur et compte cinq chapitres : Des origines à la fondation de l’abbaye ; l’abbaye norbertine ; de l’abbaye au séminaire ; le petit séminaire, de 1819 à 1967 ; Floreffe, de 1967 à nos jours.

Ouvrage publié à l’initiative de l’asbl Floreffe, Histoire, Culture et Tourisme.

Coordination : Jean-François Pacco

Prix de vente : 35 euros

Diffusion : les éditions namuroises

Le livre est disponible au moulin-brasserie, à l’office du tourisme de Floreffe ainsi qu’en librairie.

Inventaire des archives du petit Séminaire et sa table des matières

Nous vous livrons ci-dessous « L’inventaire des archives du petit Séminaire de Floreffe »  et « L’essai de table des matières » de ce même inventaire.

Cliquez plutôt :
Table des matières (1er juin 2020)                                                                                                           L’inventaire des archives du petit Séminaire de Floreffe (1er juin 2020)

Ce travail de classement et d’analyse de nos anciens documents est mené depuis quelques années par quelques bénévoles convaincus de l’intérêt et de la richesse des archives de notre école. Si ces deux documents n’ont pas été installés plus tôt sur le « site archives », c’est parce qu’ils ne sont pas encore achevés. Il est difficile de mettre un point final à un pareil travail, où de nouvelles découvertes apparaissent régulièrement. Mais nous voulons bien sûr qu’il puisse servir, tel qu’il est, au plus grand nombre et le moment est venu de le mettre à la disposition des anciens et des personnes intéressées par l’histoire du Séminaire.

Pour trouver les documents, comment faire ? Certains figurent déjà sur le « site archives » ou s’y trouveront bientôt – par exemple, les fascicules des palmarès depuis le premier (1820) jusqu’au dernier (1976). La plupart ne sont pas accessibles depuis votre ordinateur, ils se trouvent au Séminaire, bien rangés dans les boîtes adaptées et dans des armoires du local archives.

Il faut d’abord en connaître l’existence. La table des matières facilitera votre recherche. Ou bien, et c’est encore plus simple, voyez tout de suite l’inventaire et effectuez votre recherche directement dans celui-ci ! Pour cela, choisissez Edition > Rechercher (raccourci clavier : Ctrl/Commande+F). Saisissez le texte ou le mot clé à rechercher dans la zone de texte et vous trouverez les renseignements recherchés, aux bons endroits, dans l’inventaire.

Si vous souhaitez consulter certaines de nos archives, envoyez-nous un mail à l’adresse suivante : archisef@gmail.com

Pour la facilité du service, il est bon de fixer un moment précis – par exemple, un mercredi de 15 à 17 h. Plusieurs personnes pourraient ainsi se livrer à des recherches en même temps.

Carte postale 25 – Document 15 : La cour des Sœurs

« Séminaire de Floreffe. La Cour du quartier des Religieuses. » Plus couramment appelé « Cour des Sœurs », cet endroit a une histoire peu banale. Criminelle même, dans la nuit du 15 au 16 septembre 1726. Un document ancien nous en parle (Chanoine BARBIER, Histoire de l’abbaye de Floreffe), un autre nous décrit les lieux en 1738 (de SAUMERY, Les Délices du Pays de Liège). C’est la raison pour laquelle ce document trouve sa place aussi bien dans la rubrique « Documents écrits » que dans la rubrique « Cartes postales ».

  

Description des lieux dans « Les Délices du Pays de Liège ».
Voici comment, entre 1738 et 1744, l’auteur des « Délices du Pays de Liège », Pierre-Lambert de SAUMERY, commente l’endroit, aujourd’hui encore appelé la « Cour des Sœurs » – même s’il n’y a plus de religieuses au Séminaire depuis 1993.

«  (…) une Cour dont le milieu est orné d’un vaste bassin fait en trèfle et revêtu de pierre, d’où jaillissent plusieurs jets d’eau collatéraux qui se croisent avec celui du centre, qui y font un bel effet. C’est là où est bâti le corps de logis où logent les religieux dont le réfectoire, qui est au-dessous, est embelli d’une voûte soutenue de trois piliers très déliés. Il est flanqué d’un gros pavillon de la figure d’un T. où sont infirmeries propres et commodes, avec une chapelle qui ne l’est pas moins. Au-dessus est une belle bibliothèque de 85 pieds de long sur 41 de large, pavée de marbre, voûtée avec autant de propreté que de solidité et percée de 15 grandes fenêtres qui la rendent riante et claire par le grand jour qu’elles lui donnent. Elle est suivie de deux pièces parallèles. L’une contient l’appartement du Prieur de cette maison, et l’autre est une salle carrée pavée de marbre, proprement voûtée et percée de quatre grandes fenêtres où sont resserrés les livres défendus. »

La carte postale.
Sur notre carte postale, le « vaste bassin » est toujours bien là et son état semble impeccable. Un jet d’eau est installé en son centre, on peut même, en agrandissant la photo, distinguer un fin jet d’eau qui en jaillit verticalement. La cour est pavée. Elle l’est restée jusque dans les années 1950. Aujourd’hui, en 2019, il en reste encore une petite partie près de la vasque. Un grand acacia s’élève maintenant là où il n’y avait que deux petits arbres et l’ancien bassin en forme de trèfle est occupé par une nombreuse basse-cour, qui fait l’objet des soins attentifs d’Antoni Filée.

Les bâtiments ? Ceux au niveau de la cour, accolés au bâtiment principal, ont disparu. Ils étaient contemporains de ceux qu’on découvre à droite, en entrant dans la cour des Sœurs (la boutique, l’atelier, la classe de musique) – du début du 19ème siècle environ.
Au premier étage, l’actuel second réfectoire. Remarquez que ses fenêtres, dans leur partie basse, sont munies de brise-vue. Il fallait que les religieuses se sentent chez elles.
L’étage supérieur du « corps de logis » était celui où logeaient les religieux prémontrés. Cette partie fut occupée ensuite par les dortoirs des élèves.

Pourquoi une vasque d’eau ?
Un incendie criminel est à l’origine de la création d’un réservoir d’eau à cet endroit. Nous en trouvons la relation dans V. BARBIER, « Histoire de l’abbaye de Floreffe de l’ordre de Prémontré », tome I, p. 410-411, 1892.

L’auteur vient d’expliquer les travaux au « quartier monumental de la bibliothèque, par l’abbé Van Werdt.»
«  (…) Pendant que l’abbé était occupé à ces travaux, un religieux, nommé Durand, indigne de son caractère et de sa profession, mit le feu à l’abbaye dans la nuit du 15 au 16 septembre 1726. L’incendie consuma les dortoirs, une partie de la bibliothèque et du bâtiment voisin. Le malheureux reconnut sa faute et confessa, en outre, avoir dérobé à différentes reprises plusieurs milliers de florins. Son beau-frère Pirmez, marchand à Namur, détenteur d’une partie de l’argent volé (1 400 écus), fut sommé judiciairement de le restituer. Durand apostasia d’abord, puis se rendit à Rome pour solliciter son pardon. Après l’avoir obtenu, il se retira, sur l’ordre de son général, à Prémontré, où il finit ses jours dans la pénitence.

Van Werdt s’empressa de relever les constructions détruites par les flammes. Le quartier au-dessus des cuisines avait particulièrement souffert. Le réfectoire et le bâtiment contigu n’avaient perdu que leur toiture. Celui-ci fut élargi au moyen d’un portique ajouté dans toute sa longueur. Comme le manque d’eau avait empêché d’arrêter les progrès de l’incendie, on prévint le retour d’un pareil malheur par l’établissement d’un vaste bassin orné d’un jet d’eau. »

Document 14 : À propos d’un ancien illustre

Le reconnaissez-vous ? 18 ans, en première année de philosophie à Floreffe après des humanités anciennes au collège Notre-Dame de Bellevue à Dinant. Un jeune homme né à Leffe près d’une abbaye fondée par l’abbaye-mère de Floreffe, un futur dominicain qui a obtenu le prix Nobel de la Paix en 1958 à l’âge de 48 ans. Le fondateur des Iles de Paix.

Georges est son prénom d’état civil et « Dominique » le nom qu’il adopta lorsqu’il prononça ses vœux.

Une exposition lui est consacrée aux Archives de l’ Etat à Namur du 11 décembre au 30 mars. Vous pouvez déjà voir ce que nous avons trouvé sur lui dans nos propres archives…

Son bulletin : 
(Photo et bulletin : archives familiales)

Sa fiche d’inscription (août 1927) :

Pages du palmarès de 1927-28 :

Grande fiche récapitulative des résultats des élèves de première philosophie :

Ne manquez pas l’exposition sur cet ancien illustre : (cliquez sur l’image ci-dessous)

Document 13 : Chant de l’Au Revoir (1954 et 1961)

Ci-dessous, deux pages tirées du Bulletin des Anciens. Toutes les deux présentent une photo du chant de l’Au Revoir, traditionnel à la veille des vacances dans les années 1950.

La première est extraite du Bulletin d’avril 1955, la photo se rapporte donc à la fin de l’année scolaire 1954. Voyez l’extrait de film mis en ligne le 1er juillet, il montre la même scène, ou une scène très semblable.

(13) Chant de l'Au Revoir (1)

La seconde est extraite du Bulletin de novembre 1961, la photo se rapporte donc à la fin de l’année scolaire 1961. Vous remarquerez qu’il y a trois cercles ici, et deux sur la photo précédente. Ce n’est pas difficile à comprendre, il vous suffit d’aller voir sur la ligne du temps, consultable sur notre site « archives » : en 1954, le Séminaire comptait 252 élèves (232 en humanités, 20 en philosophie) ; en 1961, il en comptait 354 (322 en humanités, 32 en philosophie).

 (13) Chant de l'Au Revoir (2)

NB : Le texte commence à la page 13 et porte le titre « La distribution des prix ». L’article commence ainsi : Courte séance, cette année, mais la chaleur torride qui accable les spectateurs, cet après-midi, n’a pas fait regretter les longues scènes des années précédentes. »

 

 

Document 12 : Carnet d’excursion (1962)

Le document ci-dessous est intitulé « Excursion 1962. Aachen – Eifel ». Ses dimensions : 21 x 14 cm. Nombre de pages : 16. Il s’agit du carnet qui était distribué à tous les élèves le jour de l’excursion. Ils découvraient ainsi l’itinéraire du voyage et apprenaient tout ce qu’il fallait (histoire, paysage, géographie, etc.) sur les régions qu’ils traversaient.

Qui en est l’auteur ? L’abbé Joseph Leboutte, surveillant au Séminaire de 1932 à 1940, préfet de 1940 à 1947, professeur (de néerlandais et de géographie) de 1947 à 1973. Un sacré bail et un personnage hors du commun, dont beaucoup d’anciens se souviennent ! Ici il nous dévoile un trait (c’est le cas de le dire) peu connu de lui-même : son goût pour la caricature.

 

carnet d'excursion 1962 (1)

En page 1, vu de derrière (c’est aussi le cas de le dire…), un ouvrier occupé à mettre une couche de tarmac à l’entrée de l’école. « Les mauvais pavés de Floreffe eux aussi ont reçu une bonne couche de tarmac. »

carnet d'excursion 1962 (2)

En page 7, nous sommes maintenant à Aix-la-Chapelle, dont l’histoire est liée à celle de Charlemagne. L’abbé Leboutte fait de l’empereur un portrait d’homme émacié, amaigri par les nombreuses diètes. Lisez le commentaire écrit au-dessus et vous apprendrez que « De nombreuses diètes se tinrent dans cette ville ainsi que des conciles régionaux. » La « diète » est une assemblée politique (en Allemagne, Suède, Pologne, Suisse, Hongrie). Il était tentant pour notre caricaturiste amateur de jeux de mots d’utiliser le mot « diète » dans son autre sens…

 

Voyez également la séance cinéma 12 qui traite du même sujet (les excursions).

Document 11: Prospectus 1824

(11) prospectus 1824 (1) (11) prospectus 1824 (2)

Cette présentation des études et du prix de la pension au Séminaire est imprimée sur une feuille recto-verso, de format 20 x 24 cm. Le document date de 1824.

Il porte le titre de « Petit Séminaire épiscopal de Namur, à Floreffe, présidé par Mr le Chanoine Bellefroid, de Liége ». Celui-ci dirigeait le Petit Séminaire de Namur depuis 1813. En 1819, l’évêque de Namur le chargea de transférer le Petit Séminaire à Floreffe, dans les bâtiments de l’abbaye. Il n’est donc pas étonnant de lire encore en 1824 la mention « Petit Séminaire de Namur, à Floreffe ».

En fait, le transfert n’a été réalisé que bien avant dans l’année 1819 puisque la rentrée n’a eu lieu que le 5 novembre 1819. Le premier fascicule de « Distribution Solennelle des Prix » qui a eu lieu à Floreffe date de la fin de l’année scolaire 1819-1820 – le 31 août exactement. La rentrée eut lieu le 18 octobre 1820.

Le prospectus présenté ici n’est donc pas le premier, qui date de décembre 1819.

Donc, l’année 1818-19 se déroula à Namur.
L’année 1819-20 se déroula à Floreffe. Rentrée le 5 novembre 1819, vacances le 31 août 1820.
Idem pour les années suivantes :
1820-21, rentrée le 18 octobre 1820, vacances le 29 août 1821,
1823-24, rentrée le 21 octobre 1823, vacances le 31 août 1824.
La vie à Floreffe semblait s’organiser et suivre pour longtemps un rythme tranquille et immuable. Mais dans une lettre du 21 septembre 1825, le chanoine Bellefroid annonça la fermeture du Séminaire par ordre du gouvernement hollandais, conformément à l’arrêté du 14 juin 1825.
Floreffe rouvrira ses portes en octobre 1830.

Document 10 : Les Revenants (1880)

Le 13 octobre 1880 eut lieu la fête jubilaire du Petit Séminaire de Floreffe : 1830-1880, il y a 50 ans que l’école rouvrait ses portes, fermées par le régime hollandais.

Plusieurs personnes proposèrent de fonder une Association des anciens étudiants de Floreffe, parmi lesquelles M. de Dorlodot. Pour la circonstance, il écrivit un texte charmant, qu’il lut au milieu des applaudissements de la salle. Beaucoup d’anciens élèves s’étaient déplacés pour assister à ce banquet fondateur de leur Association.

(Voir le 1er bulletin des anciens, 1880, p. 36-37-38)

Les revenantsLes revenants

Document 9 : Vacances (2) … ou “Recommandations pour le jour de l’an”

Pour le contexte, reportez-vous au document 8.

Le Supérieur de l’époque (1931-32, …), le chanoine Kaisin, continue la codification très précise de la conduite à avoir pendant les vacances, surtout au nouvel an. Édifiant.

(9) vacances (2) - copie

Transcription (de certains passages)
6. Visites: courtes, peuvent être plus fréquentes.
a. de vacances:

  1. Votre famille.
  2. M. le Curé et M. le Vicaire, pour vous mettre à leur disposition.
  3. Votre ancien instituteur.
  4. personnes qui s’intéressent à vos études.

b. de nouvel an – Les mêmes.

  1. M. le Curé et M. le Vicaire, pas à la sacristie ou sur le chemin, chez eux.
  2. la veille mieux que le jour même.
  3. quelques minutes. Beaucoup ne peuvent pas se retirer à temps, collent à leur chaise.
  4. Saluer la personne qui vous ouvre. Correctement, même si vous êtes un habitué de la maison.
    – le Curé est-il chez lui ?

 – Voulez-vous lui demander s’il peut me recevoir ?

    – Bonjour, M. le C. Comment allez-vous ? (… il se porte)
    – Vos résultats – Comment s’est passé le trimestre – Le bonjour respectueux de vos maîtres – Tout ce qui peut l’intéresser.

À la fin, non pas : voilà ! allez ! ou allons !
= « Je me retirerai, M. le C., si vous me le permettez… »
= ou sans conclusion, vous vous levez en continuant la conversation – à moins que M. le C. n’insiste. Dans ce cas, demandez-lui s’il ne préfère pas que vous reveniez à un autre moment et quand ?
Si l’on sonne pendant que vous êtes là, offrez de vous retirer pour permettre à M. le C. de recevoir l’autre visiteur.

NB
Ailleurs qu’au presbytère, défiez-vous des jours pareils, si l’on vous offre quelque chose. Restez toujours en deçà de ce que vous pourriez peut-être supporter. Mieux vaut rester loin en deçà que d’aller si peu que ce soit au-delà.